Le CSV tire à boulets rouges sur la coalition
Le CSV tire à boulets rouges sur la coalition
(Jmh avec Danielle Schumacher) - A deux ans et demi des élections législatives, le CSV se veut offensif. A l'occasion de son bilan parlementaire, lundi, le principal parti d'opposition n'a pas ménagé ses coups contre la coalition DP-LSAP-Déi Gréng, accusée d'adopter une attitude «qui n'est pas digne d'une démocratie». En ligne de mire, le rejet jugé quasi systématique des propositions émanant de la principale force politique du pays.
Et Martine Hansen, co-cheffe de fraction CSV, d'indiquer que sur les 120 motions introduites par les chrétiens-sociaux au cours de la session parlementaire actuelle, seules 19 ont été adoptées. Même ratio peu élevé en ce qui concerne les amendements aux projets de loi où, sur les 47 déposés, seuls deux ont été adoptés. Quant aux projets de loi, sur les dix déposés, seul un a été soumis au vote. Un constat qui pousse Gilles Roth, co-chef de fraction CSV, à parler d'attitude «nonchalante» et «arrogante» de la majorité.
Pour le président du parti, Claude Wiseler, cette manière de faire constitue «un problème pour le parlementarisme» du fait de l'absence de «débat rudimentaire» autour des idées émises par l'opposition. Une impression de «Don Quichotte qui se bat contre les moulins à vent» qui laisse un goût amer aux chrétiens-sociaux qui plaident pour «un changement de culture de débat». L'illustration la plus symptomatique de ce fonctionnement serait, à en croire les élus CSV, le cas Corinne Cahen (DP).
Sous le feu des critiques pour sa gestion de la crise sanitaire au sein des maisons de repos pour personnes âgées, la ministre de la Famille ne s'est pas exprimée à la suite du débat dédié au rapport Waringo, mais au cours de la conférence de presse qui s'en est ensuivie. Un échange tenu aux côtés de Paulette Lenert (LSAP) au cours duquel la présidente du DP a non seulement indiqué qu'elle n'avait «jamais caché sciemment quoi que ce soit» mais aussi que ses détracteurs faisaient de «la politique politicienne».
Une manière de faire jugée «impertinente» et non conforme aux missions de la Chambre «qui doit contrôler le gouvernement», rappelle Gilles Roth. Comme le DP et le LSAP avec lui, le CSV entend d'ores et déjà baliser les grandes lignes de son futur programme électoral. En l'occurrence la volonté de construire plus de logements, de mettre en place une «politique sécuritaire efficace» et une réforme fiscale. Si les chrétiens-sociaux s'opposent à la taxe covid défendue par les socialistes, ils plaident pour une refonte de la taxe foncière jugée «nécessaire», tout comme la mise en place d'une loi sur les pandémies afin de «mieux réagir lors des prochaines crises».
Si Claude Wiseler a reconnu que le CSV avait connu «une année compliquée», le nouveau président du parti assure que «les relations entre la fraction et le parti sont bonnes». Manière d'éluder les conséquences de l'affaire «CSV Frëndeskreess» qui concerne désormais la coprésidente et la cosecrétaire générale. Le 25 septembre prochain, date du prochain congrès des chrétiens-sociaux, les militants devraient d'ailleurs valider le nouveau mode de fonctionnement du parti qui compte un homme et une femme pour chaque poste à la tête du parti.
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