Le CSV siffle la fin de l'union nationale
Le CSV siffle la fin de l'union nationale
(ER avec M.K.) - «Le gouvernement ne gouverne plus, il réagit en excluant les partis d'opposition.» C'est le message que le groupe parlementaire du principal parti de l'opposition (21 députés sur 60) a tenu à faire passer à l'occasion de son bilan de l'année parlementaire.
Une approche qui tranche avec le discours entendu la semaine dernière par les groupes DP et le LSAP. Martine Hansen a notamment évoqué trois dossiers prioritaires: la pénurie de logements, la santé et l'environnement. «Nous vivons actuellement une crise de la santé, qui se transforme en crise économique et sociale, mais la crise du logement existe depuis longtemps et est une priorité pour la population.»
Au cours des derniers mois, le CSV a élaboré 23 mesures concrètes pour lutter contre le problème du logement. La majorité du gouvernement n'y a jamais donné son accord. «Même si nous ne nous laissons pas démotiver par cela, c'est un des signes que le travail constructif de l'opposition n'est pas souhaité par la majorité», regrette la cheffe de groupe.
Il y a un décalage entre les aspirations et la réalité dans la politique gouvernementale.
Cette absence de dialogue irrite Martine Hansen et ses collègues. Le fait que le gouvernement exclue et ignore les partis d'opposition dans de nombreux domaines n'est pas uniquement ressenti par le CSV. La conférence de presse commune des partis d'opposition en milieu de la semaine dernière en est la preuve. «Le dialogue et la transparence ne sont pas présents, les autres partis arrivent à la même conclusion», estime encore Martine Hansen.
«Les décisions du gouvernement ne sont pas assez concrètes. Les problèmes n'existent pas seulement depuis la pandémie de covid-19», estime encore la Nordiste qui fustige aussi le plan climat et énergie mis en place l'année dernière. «Les objectifs sont clairs mais la manière de les mettre en œuvre fait défaut. Il y a un décalage entre les aspirations et la réalité dans la politique gouvernementale.»
Ce problème se pose aussi dans la manière dont la majorité a géré la lutte contre la pandémie de coronavirus. «Nous n'avons pas de règles claires sur le Covid-19, les déclarations confuses du gouvernement conduisent les gens à ne pas savoir à quoi s'en tenir.» De plus, l'augmentation rapide du nombre de cas au cours des deux dernières semaines a montré à quel point la recherche manuelle peut rapidement atteindre ses limites. Pour Martine Hansen, le recours à une application de traçage est une solution.
Gilles Roth a lui aussi regretté la manière dont le CSV a été traité par la majorité DP-LSAP-Déi Gréng. «Nous étions là pour voter l'état d'urgence puis on nous a lâchés.» Le bourgmestre de Mamer regrette notamment le manque de transparence du ministre des Finances Pierre Gramegna (DP) à propos de la crise économique jusqu'à présent. «Fin juin, un prêt de 350 millions d'euros a été contracté pour payer les salaires et les pensions des fonctionnaires mais nous n'en avons été informés que par hasard au sein de la commission du budget.»
Enfin le CSV n'est pas non plus convaincu du travail du gouvernement en matière de politique étrangère. Pour Léon Gloden, les fermetures récurrentes des frontières ont prouvé que le «gouvernement n'a aucune influence au niveau européen». L'absence de Corinne Cahen (DP), la ministre responsable de la Grande Région dans ce dossier, a aussi été pointé du doigt.
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