Le CSV rompt avec sa position antinucléaire
Le CSV rompt avec sa position antinucléaire
Le principal parti d'opposition luxembourgeois, le CSV, a quitté le comité national antinucléaire, décrivant sa décision comme une «pause» temporaire provoquée par l'absence d'alternatives viables à la crise énergétique qui fait suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Le Comité national d'action contre l'énergie nucléaire était composé jusqu'il y a peu d'une trentaine de partis politiques, de syndicats et d'ONG. Il a condamné l'énergie nucléaire comme étant «trop dangereuse, trop chère et trop inaccessible».
Cependant, deux groupes politiques, le CSV et le parti d'opposition, l'ADR (droite radicale), viennent de démissionner. La commission a décidé de suspendre temporairement deux autres groupes, le Parti communiste luxembourgeois (KPL) et le syndicat «Landesverband», car ils n'ont pas répondu aux demandes de la commission concernant leur statut de membre, a rapporté la chaîne de télévision RTL.
Pas d'alternative
Les chrétiens-démocrates restent farouchement opposés à l'énergie nucléaire, a expliqué le député Paul Galles (CSV), mais le parti ne voit pas d'alternative dans les circonstances actuelles, avec une tension sur les approvisionnements provoquée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
«Nous voulons abandonner complètement les centrales à gaz et à charbon russes, et comme les énergies alternatives ne sont pas encore très répandues, nous avons besoin de la possibilité d'une période de transition, et c'est pourquoi nous avons décidé de faire une pause au sein du comité», a indiqué Paul Galles au Luxembourg Times.
«Une décision malheureuse»
«L'énergie nucléaire n'est pas parfaite, mais au moins elle ne dégage pas de CO2, nous avons donc pris une décision pragmatique», a-t-il ajouté.
Le président du comité, Paul Polfer, a qualifié la décision du CSV et de l'ADR de «malheureuse».
Cette annonce intervient juste après que le groupe énergétique français contrôlé par l'État, Électricité de France (EDF), a annoncé que des contrôles de corrosion potentielle allaient être effectués sur tous les réacteurs de la centrale nucléaire de Cattenom, située de l'autre côté de la frontière luxembourgeoise. Le site a complètement arrêté ses activités le week-end dernier. Le seul réacteur en état de marche a été mis hors service pour maintenance.
Des contrôles
Cela signifie que les quatre réacteurs du site - qui sont actuellement hors service pour diverses raisons - sont en train d'être contrôlés ou seront soumis à des tests de corrosion.
Le gouvernement luxembourgeois avait exigé la fermeture de tous les réacteurs pour des contrôles en avril après qu'EDF a confirmé que de la corrosion avait été découverte sur le réacteur 3. Il avait envoyé une lettre au chef de l'autorité de sûreté nucléaire française pour lui faire part de ses inquiétudes après une série d'arrêts au cours des derniers mois.
Le Luxembourg et l'Allemagne, ardents adversaires de l'énergie nucléaire, demandent depuis longtemps la fermeture de la centrale nucléaire de Cattenom, située à une vingtaine de kilomètres au sud de la capitale luxembourgeoise.
Cet article a été publié pour la première fois sur www.luxtimes.lu
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