Le CSV en mode offensif pour 2020
Le CSV en mode offensif pour 2020
N'allez pas croire qu'après «sept années de non-gouvernance», pour reprendre les mots de son président, le CSV a perdu la foi. «Au contraire, motive Franck Engel. Plus que jamais, nous sommes là pour critiquer, proposer et surtout montrer que nous pourrions agir et mieux faire.» Le Premier ministre Xavier Bettel (DP) peut bien organiser un nouveau remaniement sans porter un regard sur sa droite, le parti s'en moque bien. «Les Luxembourgeois vont s'apercevoir que cette coalition n'a plus rien à dire, alors que nous avons des idées.»
Face à un centre culturel de Niederanven comble, Franck Engel n'a pas eu besoin de sonner le rappel des troupes. Elles sont là. Le parti compte encore ses quelque 10.000 militants cartés, et même s'il n'est plus aux manettes les adhésions se poursuivent. 200 rien que pour 2019, assure le président du CSV. «Il y a même eu un nouvel adhérent de 100 ans!» Gare tout de même à rajeunir les troupes.
Dommage que la majorité soit si partisane et sourde
A la tribune, ni le président ni la chef de fraction du parti à la Chambre, Martine Hansen, n'ont ménagé leur énergie pour démontrer le tonus des députés et plus largement des élus CSV. Déjà en n'hésitant pas à se montrer offensifs dans plusieurs dossiers : l'affaire Dieschbourg, le casier bis, etc. «Ensuite, l'an passé, nous avons déposé une vingtaine de propositions de loi dont je considère objectivement qu'elles auraient été bonnes pour le pays. Dommage que la majorité soit si partisane et sourde.» Qu'importe, ses idées l'opposition les garde, les peaufine, les fait connaître.
Car tout l'enjeu des prochaines années est là: «démontrer aux électeurs que le CSV est de taille pour assumer les hautes responsabilités». Alors, il y travaille. Consciencieusement, énergiquement. Le parti a listé des priorités sur lesquelles il prépare des «packages», un vrai programme de campagne au final. «Nous avons élaboré des pistes sur le logement l'an passé, cette année nous allons présenter un package Climat et un autre sur la Santé. Car si le gouvernement n'a pas d'idées, nous avons des projets pour le pays, nous», tance Martine Hansen.
La foule apprécie et, au premier rang, un invité sourit. Jean-Claude Juncker, tout juste délesté de son rôle de président de la Commission européenne, est de retour chez les siens. Une fidélité qu'apprécient les militants qui l'applaudissent (plus longuement que les orateurs même!) mais aussi les dirigeants du CSV. «Il est l'homme politique qui a le plus d'expérience politique du pays, nous aurions tort de ne pas nous appuyer sur ses conseils.»
Maintenant cap sur le congrès d'avril prochain, sans bouleversement à attendre, et surtout construire la route vers les élections de 2023. Des législatives et des communales (dont une quinzaine de communes qui voteront à la proportionnelle) qui peuvent rabattre tout le jeu politique et ramener le CSV à une reprise de gouvernance.
