Le CSV doute de la parole de Carole Dieschbourg
Le CSV doute de la parole de Carole Dieschbourg
(pj avec Annette Welsch) C'était «l'affaire Traversini», et voilà que cela se mue en «affaire Dieschbourg». En effet, si l'opposition communale differdangeoise a obtenu la double démission de ses postes de bourgmestre d'abord puis de député, l'opposition parlementaire cible elle une autre membre du parti Déi Gréng. Carole Dieschbourg, ministre de l'Environnement, a ainsi été vendredi la cible d'une déclaration commune de Martine Hansen et Claude Wiseler, leader du groupe parlementaire CSV.
Pour eux, pas de doute: la rapidité avec laquelle les demandes d'autorisations de Roberto Traversini ont été traitées est suspecte. Au cœur de l'été, et alors même que les travaux que l'élu avait commencé à entreprendre sur une maison sise en zone naturelle protégée, pouvaient prêter à reproches, la procédure a été rapide.
Élément que n'a pas nié la ministre, saluant l'efficacité de ses services, lundi au cours d'une conférence de presse organisée pour la disculper de toute erreur.
La semaine prochaine, la commission parlementaire du Logement aura à nouveau l'occasion d'entendre les arguments de Carole Dieschbourg. Mais pas question pour le CSV d'attendre patiemment ce rendez-vous.
L'abri de jardin construit dans la réserve naturelle du Prënzebierg, sans que l'on puisse dater son édification ni assurer la légalité des chantiers menés, n'aurait jamais dû bénéficier d'autorisations quelconques de travaux, à en croire Claude Wiseler et Martine Hansen.
Plus de suspicion
Les deux députés reprochent à la ministre de l'Environnement de jouer sur une interprétation de la loi. «Mais elle ne peut donner aucun autre exemple que les textes ont déjà été interprétés de la même manière que dans l'affaire Traversini». D'où la question lancinante: «Où est l'égalité de traitement due à chaque citoyen?»
Les élus CSV poussent plus loin encore la suspicion. En émettant le doute suivant: «Comment se fait-il qu'une personne qui ne réclame qu'une pose de lambris sur une façade reparte avec une approbation portant sur la réalisation d'une fenêtre et d'un nouveau toit sans les demander officiellement?»
"Nous avons assez de faits pour dire que Traversini n'a pas été obéi et traité différemment des autres."
Martine Hansen
Rapidité excessive, passe-droit, négligences, contournement de la loi, il appartiendra à la justice de définir les responsabilités. L'enquête, d'ailleurs, suit son cours puisque le parquet de Luxembourg informait qu'une perquisition avait été menée dans les bureaux du ministère de l'Environnement concernant cette affaire.
Seule vérité répétée par Claude Wiseler : «Dans un État de droit, tout doit être interprété de la même manière et ne pas faire le caoutchouc tiré une fois vers la droite et une fois vers la gauche»
Vendredi, ni Martine Hansen ni Claude Wiseler n'ont exigé la démission de la ministre verte de l'Environnement. «Nous faisons notre travail en tant qu'opposition et contrôlons le gouvernement. Nous attendrons les déclarations de la semaine prochaine et tirerons nos conclusions.»
