«Le CovidCheck a atteint ses limites»
«Le CovidCheck a atteint ses limites»
(MKa avec Michèle GANTENBEIN) - Les pétitions portant sur la situation sanitaire ont actuellement le vent en poupe. Ce mercredi, deux auditions ont eu lieu à la Chambre concernant deux textes ayant recueilli plus de 4.500 signatures.
La première pétition a été lancée en octobre 2021 et demandait la fin de la discrimination entre les vaccinés et les non-vaccinés par le biais du CovidCheck, donc, de facto, la suppression de l'introduction du régime CovidCheck pour tous. L'auteur de la proposition, Alexandre Dombrat, a demandé des tests gratuits pour tous. Selon lui, cette discrimination conduit à la division de la société.
Or, la situation a changé depuis le mois d'octobre. Le variant Omicron s'est avéré moins dangereux que ce qui été craint, et le nombre d'infections est en baisse. C'est pourquoi Alexandre Dombrat a demandé ce mercredi la levée de toutes les mesures de protection, comme cela a été fait ou prévu dans de nombreux autres pays.
Elles ne sont plus nécessaires, selon Alexandre Dombrat. Le CovidCheck a selon lui atteint ses limites, car malgré sa mise en place, le nombre d'infections en raison de la vague Omicron n'a jamais été aussi élevé. «Le CovidCheck a-t-il permis d'éviter des infections? Aurions-nous eu plus de cas positifs sans le CovidCheck?», a interrogé le pétitionnaire, soulignant que les experts ne sont pas d'accord sur cette question.
Stéphane Bignoli a ajouté que les mesures de protection nuisent au bien-être des citoyens et affectent leur santé mentale. «Les mesures font plus de mal à la population que le virus.» Tous deux ont demandé que toutes les mesures de protection soient supprimées et que les tests ne soient utilisés qu'en cas de symptômes. Il faut, selon eux, cesser de faire peur aux gens.
Les auteurs de la pétition ont également déclaré qu'ils n'étaient pas contre la vaccination, mais bien contre l'obligation de se faire vacciner et ont demandé que les personnes vulnérables soient mieux informées et plus responsables. «La vaccination doit rester une décision personnelle. Chacun doit y prendre ses responsabilités», a déclaré Bignoli.
La ministre de la Santé Paulette Lenert (LSAP) a défendu l'approche prudente du gouvernement. «On a toujours misé sur des mesures de protection modérées et essayé de maintenir un équilibre entre la limitation d'un danger et ce dont l'homme a besoin pour pouvoir mener une vie aussi normale que possible. Cette prudence a porté ses fruits, comme le montre le taux de mortalité. En procédant avec prudence, on veut aussi éviter de faire des zigzags.»
Débat sur les tests PCR et le dépistage à grande échelle
Le débat qui a suivi a porté sur la demande de mise à disposition de tests PCR gratuits pour tous les citoyens et de réintroduction du test à grande échelle afin d'assurer une plus grande sécurité et de collecter des données épidémiologiques pour la recherche scientifique, comme l'ont souligné les deux auteurs de la proposition, Celestino Fecchi et Antonio Doronzo.
Les autotests antigéniques sont un bon complément, mais pas un substitut, a déclaré Celestino Fecchi. Selon lui, les tests PCR restent le moyen le plus fiable pour contrôler et surveiller la propagation du virus et donc la sécurité sanitaire, en particulier pour les personnes vulnérables. Ils devraient être accessibles gratuitement à tous les citoyens afin d'éviter toute discrimination envers les personnes à faibles revenus. «Ce qui m'importe, c'est d'assurer une plus grande justice sociale et une plus grande solidarité et de lutter contre les divisions au sein de notre société», a assuré Celestino Fecchi. Il a appelé à tout faire pour endiguer la propagation du virus, «quel qu'en soit le coût».
Celestino Fecchi et Antonio Doronzo se sont en outre prononcés en faveur de la vaccination. «La vaccination est un élément important dans la lutte contre la pandémie, car elle réduit le risque de contagion et les évolutions graves de la maladie», selon Celestino Fecchi. Néanmoins, elle ne constitue pas une solution miracle à 100%, a-t-il jugé bon d'ajouter. Il faut une combinaison de plusieurs mesures pour sortir de la pandémie. «C'est pourquoi il n'y a pas d'autre solution que de recourir aux tests PCR gratuits et au dépistage à grande échelle.»
La ministre de la Santé ainsi que les députés Marc Hansen et Mars Di Bartolomeo n'étaient pas de cet avis. Ils ont souligné que le test à grande échelle avait joué un rôle important au début de la pandémie, car il n'y avait pas encore de vaccin à l'époque. Mais aujourd'hui, le test à grande échelle n'est plus proportionnel à l'effort financier et matériel qu'il représente.
Un équilibre sain
Josée Lorsché a fait remarquer qu'un test PCR était un instantané et ne protégeait pas d'une contamination et d'une évolution grave, donnant ainsi une fausse impression de sécurité. Celestino Fecchi lui a rétorqué que le dépistage était aussi important que la vaccination, car le test permettait d'éliminer les «pommes pourries» du panier et d'éviter les contaminations.
La ministre de la Santé Paulette Lenert a également plaidé dans ce débat pour un équilibre sain, en l'occurrence un «équilibre entre un risque et ce que l'on investit pour lutter contre le risque». Selon elle, le testing à grande échelle nécessite beaucoup de personnel et n'est pas proportionnel à la situation actuelle. «Si la situation devait se dégrader, on pourrait reconstruire le système», a toutefois souligné Paulette Lenert. Mais pour l'instant, les ressources disponibles sont concentrées sur la campagne de vaccination et la protection vaccinale. Des tests PCR réguliers ne seraient effectués que sur les personnes vulnérables, par exemple dans les maisons de retraite et de soins.
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