Le covid a bien pesé sur la mortalité
Le covid a bien pesé sur la mortalité
Avec 4.609 décès enregistrés en 52 semaines, le pays a pleuré en 2020 plus de défunts que le bilan annuel généralement constaté ces quarante dernières années. Surtout il a vu remonter son taux de mortalité de façon inédite, pour atteindre les 7,3‰. Le niveau le plus élevé de cette dernière décennie mais, il faut le reconnaître, bien plus bas qu'en 2003 ou 2006 quand la canicule avait engendré nombre de décès.
Bien entendu, le covid explique ce rebond. Mais, lundi, le Statec a dévoilé plus précisément l'impact de l'épidémie au Grand-Duché. Et les analystes d'estimer que la mortalité de 2020 était 5,8% plus importante que ce qui était attendu. Car après un hiver particulièrement doux, rien ne laissait prédire que le pays allait connaître douze mois de décès en cascade à compter du 1er malade covid+ décédé, le 13 mars 2020.
Pour le Statec, la surmortalité mesurée peut se chiffrer à la disparition de 438 résidents. Un total qui «correspond avec le nombre de décès officiellement dus au covid-19» pendant la période étudiée. Et vague après vague, les contaminations ont ainsi emporté des vies, au-delà des tendances enregistrées les années précédentes. Une vérité plus prononcée encore pour les hommes et les personnes âgées. Ainsi, par exemple, chez les seniors «la hausse des décès demeure limitée chez les 70-89 ans (+4,8%)» mais elle est très nette à partir de 90 ans. Passant même à 23% parmi les résidents âgés de 90 à 94 ans. Un quart de cette tranche d'âge donc...
On sait que cette surmortalité des aînés n'est pas un phénomène exclusif au Grand-Duché. Il n'empêche que le sujet a pris une telle ampleur qu'une enquête parlementaire a été ouverte. Depuis mai, il appartient ainsi à Jeannot Waringo de faire notamment la lumière sur la gestion de crise dans les maisons de retraite et de soins. De nombreux clusters y ont été signalés au fil des mois, et les disparitions bien trop nombreuses pour ne pas s'interroger sur l'efficacité des dispositifs prônés par la ministre de la Famille, Corinne Cahen (DP).
Immanquablement, l'impact de l'épidémie s'est donc aussi traduit par une baisse de l'espérance de vie. Elle s'établit désormais à 80,1 ans chez les hommes, et 85,3 ans chez les femmes. Ces dernières ayant connu la plus forte baisse (-0,7 ans en moyenne), même si question mortalité, ce sont bien les messieurs qui ont été les plus concernés. Avec un «excédent de décès» estimé à +9,4% pour cette catégorie de la population.
A l'heure actuelle, l'épidémie a été la cause de 818 décès au Luxembourg selon les dernières données du ministère de la Santé : 54% d'hommes, 46% de femmes.
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