Le covid-19 complique l'entrée dans le monde du travail
Le covid-19 complique l'entrée dans le monde du travail
Alors qu'il se trouvait sur une pente descendante depuis 2014, le taux de chômage est remonté en flèche avec la crise sanitaire. En ce début d'année, celui-ci se stabilise ainsi à 6,3%, un pourcentage bien supérieur à ce qui a été enregistré ces dernières années. Et parmi les catégories les plus touchées, les moins de 30 ans.
Preuve en est le nombre de demandeurs d'emploi. Selon le dernier rapport de l'Adem, publié fin mars, ils seraient actuellement plus de 4.000 inscrits entre 16 et 29 ans, contre 3.000 un an auparavant. Soit une augmentation de près d'un tiers. Après l'explosion enregistrée en mai 2020, la courbe tend toutefois à redescendre, mais tarde à se résorber.
Si les chômeurs de moins de 30 ans sont plus nombreux, ils restent aussi plus longtemps inactifs. En moyenne, un jeune résident sur cinq inscrit à l'Adem reste sans activité durant douze mois ou plus. Bien qu'aucune explication claire ne soit avancée par les professionnels du secteur, ce phénomène n'a pas échappé à l'agence étatique.
Mi-mars, cette dernière a ainsi lancé sa «Youth eAcademy», une plateforme digitale proposant des formations complémentaires aux jeunes diplômés et visant à les rendre «davantage attractifs» aux yeux des recruteurs. S'il est encore tôt pour dresser un bilan de l'opération, 15 demandes avaient d'ores et déjà été reçues 24 heures après son lancement, souligne Julie Ransquin, porte-parole de l'agence pour l'emploi.
Si ce nouveau coup de pouce a pour but d'aider les jeunes diplômés à entrer sur le marché du travail, la signature d'un contrat pourrait néanmoins, elle aussi, apporter son lot de soucis. Que ce soit «au niveau de l'intégration» que de la «construction d'un carnet d'adresses», souligne le sociologue Louis Chauvel. Avec le risque de voir apparaître «une génération encore plus virtuelle qu'avant» qui ne connait la société qu'«à travers les écrans».
Mais ce qu'il considère comme un inconvénient, Lieven Lambrecht le voit lui comme un avantage. Pour le directeur RH de PwC, les jeunes diplômés sont des «citoyens du numérique». En d'autres, termes, ils maîtrisent la sphère digitale. Un atout considérable dans un monde du travail amené à devenir «hybride».
Bien que les raisons soient différentes, cet optimisme est partagé par Thibaud Adès. Selon le directeur général de l'entreprise de recrutement PageGroup en charge du marché belge et luxembourgeois, l'emploi serait en effet reparti. Par rapport au deuxième trimestre 2020 et au début de la crise, «on enregistre une hausse de 96% des offres et de 110% des recrutements», précise-t-il ainsi à nos confrères belges de L'Echo. Une note d'espoir pour les quelque 19.000 chômeurs du pays.
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