«Le coup d'envoi d'une longue période de lutte salariale»
«Le coup d'envoi d'une longue période de lutte salariale»
(m. m. avec Michèle GANTENBEIN) - L'appel à la mobilisation de l'OGBL ces derniers jours pour descendre dans la rue le 1er mai et protester pour le maintien du mécanisme de l'indexation a fait son effet.
Plus de 1.000 militants - la police a parlé de 1.500 participants - se sont retrouvés dimanche matin sur la place de la Gare dans la capitale pour participer à la marche de protestation «pour l'index», qui s'est mise en branle vers 10h30 en direction de l'abbaye de Neumünster.
L'ambiance était assurée par des sifflets et des tambours en plomb, le tout dans le plus grand calme et la plus grande sérénité. Mais le nombre élevé de participants est sans doute aussi dû à la météo et au fait que, pour la première fois après deux ans de pandémie, les règles sanitaires n'étaient plus en vigueur.
L'OGBL se montre ouvert au dialogue
Après une heure, les manifestants ont atteint le site de l'abbaye de Neumünster où Georges Merenz, vice-président de l'OGBL et président de la FNCTTFEL (Fédération nationale des cheminots, travailleurs du transport, fonctionnaires et employés Luxembourg), a tenu un discours d'introduction. Son thème central : la tripartite et la «trahison de l'index». «Il est encore temps de faire marche arrière et de s'asseoir avec nous autour d'une table pour trouver des solutions à la crise», a lancé Georges Merenz à l'adresse du gouvernement. Il a regretté que les deux autres syndicats, le LCGB et la CGFP, «se soient retournés à la fin». Son message central au gouvernement et au patronat, était : «Ne touchez pas à l'index».
La présidente de l'OGBL, Nora Back, s'est montrée tout aussi combative dans son discours, mais sa voix s'est éteinte dès le début - comme lors de la conférence de presse du 31 mars après le tour final de la tripartite. Après un certain temps, elle a pu se reprendre et s'est lancée dans une attaque contre le patronat et le gouvernement, qu'elle a qualifié de «dirigé par le patronat».
L'aumône pour les salariés
Le bashing a aussitôt commencé contre de nombreuses entreprises comme Amazon, qui ne paient presque pas d'impôts et qui auraient réalisé des bénéfices records pendant la pandémie. Nora Back a également mis en doute le fait que toutes les entreprises de l'artisanat et de l'industrie aient souffert de l'indice. «ArcelorMittal, RTL, les grandes chaînes de supermarchés qui ont fait de grandes affaires pendant la pandémie, ne peuvent-elles vraiment pas payer un index à leur personnel ?»
Le Solidaritéitspak serait plutôt un «Fuddelpak», la compensation une aide sociale de l'Etat, le paquet de mesures ne serait que maculature : «Aumône pour les travailleurs, arrosoir pour les entreprises».
Utiliser la guerre comme argument pour prendre quelque chose aux gens, c'est inacceptable!
Nora Back, présidente de l'OGBL
Nora Back est allée encore plus loin, s'adressant au président de l'UEL Michel Reckinger et l'accusant, en tant que représentant du patronat, d'utiliser la crise et la guerre en Ukraine pour lancer une attaque contre l'index et contre le pouvoir d'achat des gens : «Utiliser la guerre comme argument pour prendre quelque chose aux gens, c'est inacceptable».
L'OGBL se voit confirmé dans sa position par les développements récents : la marche arrière a déjà été enclenchée en ce qui concerne les allocations familiales. Personne ne sait comment les compensations seront calculées et si le tout sera conforme à la Constitution. En outre, d'autres syndicats ne sont pas opposés à l'accord, mais sont de moins en moins favorables. «Tôt ou tard, tout le monde constatera que les gens ont été massivement trompés», a conclu Nora Back.
Début d'une lutte salariale prolongée
Selon la présidente de l'OGBL, le 1er mai de cette année marque le coup d'envoi d'une lutte salariale plus longue. «Ce sera un long chemin, l'OGBL a du souffle. Nous n'abandonnerons pas tant qu'il n'y aura pas de changement de cap politique».
Un appel a été lancé aux députés pour qu'ils disent non à un accord «qui n'en est pas un parce qu'il n'a pas été signé par la majorité syndicale». A propos de députés, quelques politiciens du LSAP s'étaient mêlés à la foule, dont le ministre du Travail Georges Engel, les deux présidents du parti Francine Closener et Dan Biancalana ainsi que la députée Simone Asselborn-Bintz. Ils ont écouté Nora Back, mais n'ont pas applaudi.
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