Le confinement n'empêche pas le changement d'heure
Le confinement n'empêche pas le changement d'heure
Déjà bouleversé depuis près de deux semaines par les mesures de confinement, le quotidien des résidents connaîtra un nouveau changement au cours de la nuit. A compter de dimanche matin, toutes les horloges devront être avancées d'une heure pour adopter l'heure d'été. Une opération en vigueur au Grand-Duché depuis 1978 vouée non pas tant à réaliser des économies d'énergie qu'à s'aligner sur les pratiques en vigueur avec ses voisins. Le changement d'heure étant à nouveau obligatoire en France depuis 1975 et en 1977 en Belgique.
Un choix pragmatique des autorités luxembourgeoises puisque ces deux pays fournissaient déjà pas moins de 11.000 frontaliers au Grand-Duché à la fin des années 1970. Réalisée dans l'ensemble des pays de l'UE le dernier dimanche de mars depuis 1998, la pratique pourrait toutefois être abolie.
Mais dans un horizon flou, à en croire François Bausch (Déi Gréng), ministre de la Mobilité qui indiquait en octobre dernier qu'«il n'y a pas de position commune au sein du Conseil sur ce dossier et aucune décision n'a pu être adoptée». Autrement dit, la réticence de certains pays à abandonner la mesure rendant pour l'heure impossible le maintien de ce que le ministre appelait «une carte cohérente des fuseaux horaires (...) comme elle existe actuellement.»
Pour éviter «que les citoyens et les acteurs économiques se voient confrontés à des fuseaux horaires différents au passage d'une des frontières de nos voisins les plus proches», François Bausch assurait, fin 2019, que le Luxembourg poursuivait les discussions informelles avec ses voisins sur ce sujet afin d'adopter une position commune. Une nécessité pour le pays, très largement dépendant de ses quelque 200.000 frontaliers.
Lancée en 2018 par la Commission Juncker, l'idée avait été plébiscitée par 4,6 millions de citoyens européens. Au Luxembourg, 79% des personnes interrogées s'étaient montrées favorables à la mesure, contre 84% en Allemagne, Belgique et France. Initialement prévue pour entrer en vigueur en 2019, l'abolition du changement d'heure avait été repoussée à 2021, les Etats membres ayant finalement jusqu'en avril 2020 pour se prononcer définitivement. Un calendrier qui risque bien de ne pas être suivi en raison de la crise sanitaire et économique en cours.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
