Le CNFP scrute le budget et appelle à la prudence
Le CNFP scrute le budget et appelle à la prudence
(traduction: MF) – Avant que la Chambre de commerce ne se prononce ce jeudi et trois jours après l'analyse de la Chambre des métiers, qui préconise «une stratégie intégrée pour trouver les réponses adéquates», c'était au tour du Conseil national des finances publiques (CNFP) de livrer ses conclusions sur le budget de l'Etat, présenté le 14 octobre par Pierre Gramegna avec des investissements records.
Le CNFP appelle à la prudence pour ce qui est des prévisions budgétaires. Il est vrai que par le passé, la situation financière s'est souvent révélée meilleure que prévu. Mais cela pourrait aussi s'avérer être le contraire, déclare Romain Bausch, président du conseil. Il relève surtout que ni la réforme fiscale prévue, ni les mesures de protection du climat ne sont prises en compte dans la planification budgétaire pluriannuelle. De sorte que l'impact de ces mesures sur le budget de l'Etat n'est pas du tout clair à l'heure actuelle.
«Ces discussions sont en train d'être menées entre les partis pour mettre en place une politique commune dans les semaines ou les mois qui viennent», a expliqué ce 19 novembre, le rapporteur du budget, Yves Cruchten, au micro de la radio 100,7 .
Deux absents de taille
Si la réforme fiscale doit profiter aux gens et de ce fait «coûtera cher à l'Etat», «la protection du climat, et tout le monde doit le savoir, aura un coût», relève le député LSAP. A contrario, des actions politiques menées en faveur du climat «pourront aussi générer de nouvelles recettes mais il est impossible de les chiffrer pour l'heure», assure Yves Cruchten.
Selon les règles budgétaires, le solde structurel doit être supérieur à l'objectif budgétaire à moyen terme (OMT) fixé par la Commission européenne. Pour 2019, il sera de -0,5 % du PIB. De 2020 à 2022, l'OMT minimal est de +0,5 % du PIB. Bien que chaque pays de l'UE puisse se fixer des objectifs plus ambitieux, le Luxembourg opte toujours pour l'objectif minimum. Le CNFP note que le Luxembourg respecte cet objectif budgétaire minimum pour les années 2019 à 2022. Mais ne peut se prononcer pour 2023.
Selon le CNFP la planification financière pluriannuelle ne se fonde pas sur un scénario macroéconomique cohérent. Car il repose sur des prévisions économiques calculées par le Statec, qui seront révisées par la suite. Pour 2019, le Statec avait prévu une croissance économique de 3 % en mars et de 3,8 % en 2020. «Pour les deux années, les prévisions ont été abaissées à 2,4 %», pose Romain Bausch, président du CNFP.
Pour les années 2021 à 2023, en revanche, aucune mise à jour n'a été faite. «Ces prévisions sont toujours celles de mars 2019. Se situant à 3,5% et 3% pour les années 2021 et 2022, elles sont très favorables» et «ne correspondent pas à la situation économique internationale actuelle, estime M. Bausch.
Le projet de programmation financière pour les quatre années à venir permet de «voir à peu près, où on va» mais il «repose sur les données et les prévisions dont nous disposons aujourd'hui et sur la politique que nous décidons actuellement et non avec ce qui arrivera dans les trois années. De sorte que c'est toujours un exercice compliqué», explique Yves Cruchten au micro de radio 100,7.
