Le cinéma se veut une «expérience sociale»
Le cinéma se veut une «expérience sociale»
Tournages interrompus, sorties décalées et salles fermées... L'épidémie de Covid-19 a porté un coup dur à l'industrie du cinéma. Et plus de deux ans après le début de la pandémie, en Europe comme au Luxembourg, le septième art peine encore à faire revenir les spectateurs dans les salles obscures.
Car bien que les cinémas aient retrouvé une partie de leur public, nombreux sont encore les fauteuils à rester vides lors des séances. Selon le Centre national de l'audiovisuel (CNA), le nombre de spectateurs a en effet drastiquement chuté avec la crise sanitaire. S'ils étaient plus de 1,1 million au Luxembourg en 2019, ils étaient à peine 346.046 en 2020. L'an passé, bien que les chiffres remontent, le nombre de tickets achetés restait toujours moitié moins important qu'avant la pandémie.
En cause, la fermeture des salles bien sûr, mais aussi les mesures sanitaires à leur réouverture, trois mois plus tard. Port du masque, tests antigéniques ou encore nombre de spectateurs limité, les restrictions mises en place pour lutter contre le virus ont inévitablement «freiné la fréquentation», explique Anneleen Van Troos, Corporate Communication Manager de Kinepolis.
Si les chiffres de l'année en cours ne sont pas encore connus, le scénario 2022 s'annonce toutefois plus prometteur. Outre la levée des mesures, l'importance de l'offre sur le grand écran laisse en effet espérer une meilleure «happy ending». Car le calendrier est «bien rempli», souligne la porte-parole du groupe avant de préciser que plusieurs films ont été reportés, durant la pandémie, «par peur des salles vides».
Au programme donc, grands blockbusters et films-spectacle. Autrement dit, des productions qui «réussissent à faire retourner un large public dans les salles de cinéma», s'enthousiasme Anneleen Van Troos. Mais si tous les feux semblent au vert, rien n'est gagné pour autant. Car le septième art doit aussi faire face à la concurrence impitoyable du géant Netflix et autres services de vidéos à la demande (SVOD).
Selon une étude de l'entreprise de sondage française l'IFOP, publiée en mai dernier, ces plateformes constituent de sérieux concurrents aux salles obscures. Ainsi, il ressort que trois personnes interrogées sur dix vont «moins souvent au cinéma» depuis qu’elles sont abonnées à une offre de vidéo à la demande. Une sur dix déclare par ailleurs «ne plus y aller» du tout.
Une rivalité que Anneleen Van Troos balaie néanmoins d'un revers de la main. Davantage qu'une concurrence, la porte-parole de Kinepolis y voit surtout «une complémentarité». «Il s’agit de deux expériences fondamentalement différentes», justifie-t-elle. «Le cinéma est une expérience sociale».
De nouvelles manières d'aller au cinéma
À l’en croire, la véritable concurrence se trouve donc dans les «autres formes de divertissement». Plus concrètement, un café en terrasse, un événement sportif ou encore un festival de musique. Pour gagner en attractivité, les cinémas du pays cherchent donc à innover par le biais de technologies toujours plus poussées. Certains films sont ainsi proposés en 3D, voire en 4DX qui permet d'accéder à une expérience immersive complète en associant son, images, mouvements et odeurs.
Mais les exploitants ne s'arrêtent pas là. Une partie des 37 grands écrans du pays n'hésitent pas à proposer une nouvelle manière d'aller au cinéma en organisant des événements à destination de tous les publics. Kinepolis joue ainsi sur la primauté, avec les avant-premières, le caractère familial, avec les «ciné-breakfast» ou encore les rendez-vous entre amis avec ses soirées spéciales, telles que les «ladies at the movies». En salle, le clap de fin ne sera donc pas pour tout de suite.
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