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Le chômage en mai ne s'annonce «pas si mauvais que ça»
Luxembourg 4 min. 12.06.2020 Cet article est archivé

Le chômage en mai ne s'annonce «pas si mauvais que ça»

Le chômage en mai ne s'annonce «pas si mauvais que ça»

Photo: SIP/JULIEN WARNAND
Luxembourg 4 min. 12.06.2020 Cet article est archivé

Le chômage en mai ne s'annonce «pas si mauvais que ça»

Jean-Michel HENNEBERT
Jean-Michel HENNEBERT
Si gouvernement et partenaires sociaux se sont accordés pour mettre en place une tripartite pour évoquer les solutions à mettre en place pour dépasser la crise, Dan Kersch, ministre du Travail, revient sur le consensus trouvé autour du chômage partiel et évoque une accalmie sur le front du chômage.

A en croire aussi bien les indications livrées des syndicats et du patronat, les chiffres du chômage pour le mois de mai seraient en deçà de ceux enregistrés en avril. Pouvez-vous confirmer cette tendance?

Dan Kersch (LSAP), ministre du Travail - «En temps normal, ces chiffres sont publiés autour du 20 de chaque mois, mais vu que mercredi nous avons eu ces réunions bipartites avec les syndicats puis avec le patronat, j'ai demandé à l'Adem de me fournir des chiffres provisoires. Et, à première vue, ces chiffres ne sont pas si mauvais. C'est-à-dire une baisse du nombre absolu de personnes au chômage par rapport au mois d'avril. Mais il faut tout de même relativiser car le mois de mai a toujours été un mois avec un recul du chômage en raison de l'approche de la saison estivale. Si cela constitue tout de même une bonne nouvelle, il ne faut toutefois pas la surestimer.

Après ces deux bipartites, l'harmonie entre partenaires sociaux et gouvernement semblait revenue, chaque partie soulignant abondamment la qualité des échanges. Ce qui n'était pas le cas les semaines précédentes. Comment expliquez-vous ce changement?

«Si les réunions bipartites sont une chose, les échanges tenus lors des comités de conjoncture en sont une autre et constituent également un moyen d'entretenir le dialogue social car toutes les parties sont représentées. Hors crise, nous échangeons une fois par mois. Mais là, le rythme s'est accéléré pour atteindre parfois deux rencontres par semaine. Donc le dialogue social autour de la question du chômage a toujours eu lieu.

Ce qui n'exclut pas l'existence de visions différentes des solutions à apporter, voire de tensions comme ce fut le cas autour de la décision d'accroître à 60 heures par semaine l'horaire légal de travail dans certains secteurs...

«Ces tensions ne se trouvaient pas au niveau du comité de conjoncture, car nous étions tous conscients qu'il fallait réagir de manière pragmatique. Ce qui a permis la mise en place d'un système allégé pour l'octroi du chômage partiel, puisque tout le monde était d'accord avec cette solution destinée à éviter un tsunami de chômage. Cette mesure, notamment, a permis d'éviter que nous ayons une véritable catastrophe.


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De nouvelles modalités jusqu'à la fin de l'année sur le chômage partiel ont été présentées mercredi. Le cheminement pour arriver à cette solution s'est-il révélé aussi simple que pour ce que vous venez de décrire? 

Mon rôle a consisté à faire une première proposition sur la manière dont les entreprises pourront profiter du chômage partiel jusqu'au mois de décembre. C'est ce qui a été fait lors du comité de conjoncture de jeudi dernier. Et là, des divergences de vue sont rapidement apparues. C'est la raison pour laquelle j'ai accepté une rencontre au plus haut niveau, c'est-à-dire avec les présidents de l'UEL, de l'OGBL et du LCGB, qui a eu lieu ce mardi. Nous, responsables politiques, avions alors une nouvelle proposition car nous avions entendu les critiques à la fois des patrons et des syndicats. Et c'est cette proposition qui a été discutée et sur laquelle nous sommes tous tombés d'accord.

Quelle était votre première idée?

Ce n'est pas important, car nous étions dans un processus de discussion. Ce qui compte réellement, c'est le résultat. C'est le fait que nous ayons trouvé un consensus et que les trois parties le considèrent comme une bonne solution. Ce que les syndicats, le patronat ou même les ministres ont dit avant le consensus importe peu au final.


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Au vu des mesures prises par le gouvernement depuis le début de l'état de crise, l'accent a été mis sur l'aspect économique. Cela se fait-il au détriment de l'aspect social ?

Je ne vois pas de contradiction dans cette approche. Pour moi, l'économie doit être sociale et être au service des gens, sinon cela ne fait pas de sens. C'est une vision que partage également Franz Fayot (LSAP, ministre de l'Economie, ndlr). Prenez pas exemple le plan de relance qui a été élaboré par les ministères de l'Economie et des Classes moyennes, j'ai bien évidemment participé à ces discussions, tout comme le ministre des Finances. Et pour moi c'était clair qu'il fallait une relation entre le Fonds de solidarité et de relance et la situation du chômage. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que seules les entreprises qui agissent de manière responsable sur les licenciements peuvent bénéficier des aides prévues.

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