Le «chemin de croix» du contrôle technique
Le «chemin de croix» du contrôle technique
Par Rosa Clemente, traduction Sophie Wiessler
Tous les véhicules de plus de six ans, possédant un numéro d'immatriculation luxembourgeois, sont dans l'obligation de passer le contrôle technique chaque année. Le ministère de la Mobilité adresse ainsi un courrier aux propriétaires des véhicules concernés avec une date, à laquelle l'inspection obligatoire doit se dérouler.
Mais avec un nombre d'immatriculations au Luxembourg en hausse constante, des «goulots d'étranglement» peuvent parfois se produire dans les garages habilités et entraînent des problèmes pour respecter les délais fixés.
Pour pallier ce problème, la réforme de 2016 prévoit que les trois postes de la Société nationale de contrôle technique (SNCT) soient secondés par un certain nombre de concessionnaires automobiles, répartis sur l'ensemble du territoire, offrant ainsi aux experts de la SNCT leurs infrastructures pour les contrôles.
Temps d'attente interminable
Mais même là, l'attente s'étire sur plusieurs semaines et rares sont les automobilistes à avoir leurs rendez-vous dans les temps. Or, si la voiture n'est pas prise en charge le jour J, la loi stipule qu'elle doit être inspectée dans les 28 jours qui suivent ; une nouvelle date doit ainsi être fixée, sous peine d'être «hors-la-loi» et de conduire sans contrôle technique.
Un exemple concret vaut mille mots: si vous deviez passer un contrôle technique le 1er août, quelques plages horaires étaient encore disponibles du côté de Sandweiler, dans la journée. En revanche, à Esch/Alzette, impossible de fixer un rendez-vous avant le 2 septembre. Pire encore, à Ingeldorf, chez un concessionnaire de voitures particulières, il faut attendre le 16 septembre, soit 46 jours plus tard que la date fixée par le ministère.
Petit pays, grande flotte de véhicules
Et le scénario se poursuit dans le sud du pays, à Niederkorn. Il faudra ici attendre jusqu'au 11 septembre pour qu'une première date soit disponible. A Bech-Kleinmacher, la première date n'est que le 14 septembre, c'est-à-dire plus de 40 jours plus tard. Résultat, dans chacun de ces cas, le délai des 28 jours n'a pu être respecté.
Pour Dany Frank, attachée de presse du ministère de la Mobilité, il y a plusieurs raisons qui expliquent cette accumulation de demandes de rendez-vous. «Chaque année, de nombreux véhicules sont immatriculés en même temps, notamment au moment de l'Autofestival. Ils doivent ensuite être contrôlés, aux mêmes dates», explique-t-elle.
Plus de personnels
Une autre cause serait l'augmentation du nombre de voitures d'occasion. «L'année dernière, le nombre de voitures de ce type immatriculées au Luxembourg a augmenté de 7% par rapport à l'année précédente. Contrairement aux voitures neuves, ces voitures doivent être immatriculées chaque année pour le contrôle technique», souligne l'attachée de presse.
Mais elle n'hésite pas à pointer du doigt les partenaires de la SNCT, qui, selon elle, «n'apportent pas d'aide suffisante» à l'organisme de contrôle ; seules 10% de toutes les inspections de véhicules ont lieu dans des entreprises partenaires.
Souplesse
«Les autorités de contrôle vont continuer à augmenter leurs capacités afin de s'adapter au marché actuel», rassure Dany Frank. D'ici là, la SNCT continuera à faire preuve de souplesse à l'égard de ses clients.
«Il arrive souvent que le propriétaire dont la voiture est tombée en panne à la suite d'un incident mineur, soit autorisé à repasser l'inspection le jour même ou le lendemain», explique la porte-parole.
Une remarque partagée par un employé d'un concessionnaire automobile partenaire. «Le personnel de la SNCT ne vient dans notre garage qu'une fois par semaine pour effectuer des inspections. Si une voiture rencontre un problème, nous essayons de remplacer la pièce défectueuse et effectuons un autre contrôle le jour même. Sinon, le client devrait prendre rendez-vous, mais c'est trop long.»
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