Le chantier du tram ne prend pas de congés
Le chantier du tram ne prend pas de congés
Fin 2020: l'objectif paraît encore loin. Mais pour les équipes de Luxtram, le compte à rebours pour la mise en circulation du second tronçon dédié au tramway de Luxembourg, ne saurait souffrir le moindre retard. «Quand en juin, nous avons appris que ces travaux bénéficiaient d'une dispense de congé collectif, nous avons soufflé. Même si tout avance très correctement, il s'agit d'une bonne nouvelle», confie André Von der Marck, directeur général de la société.
A ce stade, nul retard de constaté dans la progression de la ligne B. «Mais cette décision tombe à point : nous allons pouvoir entreprendre des travaux relativement pénalisants mais dans une période où leur impact sera minime. Il y a moins de circulation, nous dérangerons donc moins.»
Il est vrai que les entreprises retenues sur cette portion n'ont pas la partie facile. Entre attrait des commerces à préserver, flux des bus et automobiles à conserver, image du centre-ville à respecter : le moindre coup de pelle doit être réfléchi. «Mais les équipes ont fait leurs gammes sur les 6 km du 1er chantier, entre Kirchberg et Etoile. Là, nous avons déjà une meilleure coordination.»
Et il en faut pour que se succèdent sans à-coups les différentes opérations, entre le Pont Adolphe et la Gare. «C'est une file de domino: un chantier entraîne le suivant quelques mètres devant. Une chenille qui avance.» Un mille-pattes fait de machines et d'hommes qui a déjà, entre la Place de l'Etoile et le Boulevard Royal, dévié les réseaux souterrains.
Durant les congés collectifs, le carrefour de la Place de l'Étoile va totalement changer d'aspect. Fini les trous à ciel ouvert, les câbles et les tuyaux démontés et changés pour de nouveaux conduits. Cette fois, il est question de poser la plateforme sur laquelle reposera la voie ferrée. Pile là où demain rouleront les 23 trams remplaçant les quelque 140 bus actuels qui passent par ici chaque jour.
Les voies définitives Place de Bruxelles
L'opération à ce croisement se fera en deux temps, afin que les files de circulation soient maintenues. Mais à la mi-septembre, la plateforme entière avec voies et revêtement sera en place. «Après le 19 août, nous n'aurons donc plus à intervenir sur ce carrefour fortement emprunté», annonce André Von der Marck.
D'ici fin août, la même opération sera lancée au carrefour du Boulevard Joseph II. Auparavant, la Place de Bruxelles aura elle aussi vu sa physionomie modifiée par le terrassement puis le bétonnage et la pose définitive des voies. Une circulation par demi-chaussée sera alors mise en place à cet endroit.
Août verra aussi le Boulevard Royal connaître son lot de déviation de réseaux. De l'eau à la fibre optique en passant par le gaz, les différents opérateurs seront à pied d'œuvre. Cela pourra entraîner des ouvertures de voirie y compris au centre même de la large voie de circulation.
Mais, ce jeudi, Luxtram a communiqué sur un possible retard des travaux sur le Boulevard Royal. «Notre intervention est à ce jour conditionnée par la libération des emprises de chantier, actuellement encore occupé par deux projets immobiliers. Les retards pris par ces projets connexes reportent le début des travaux de construction de la plateforme du tram sur cette section.» Plus inquiétant est encore le propos qui note que ces retards «pénalisent l’avancement global du projet tram», même si la date de mise en service des quatre nouvelles stations reste fin 2020.
Depuis le 22 juillet, la Place de Paris a vu se repositionner de nouveaux arrêts de bus. Jusqu'à la Place de Metz, il s'agira là encore de terrasser la plateforme de la ligne B sur ce morceau de l'Avenue de la Liberté.
Profitant de la moindre fréquentation de la capitale par les employés, frontaliers notamment, Luxtram a programmé aussi de s'attaquer à la Place de la Gare d'ici à la mi-août. La chaussée perforée laissera libre accès aux changements de tuyaux et autres réseaux filaires.
«Nous avons conscience des difficultés créées par cette succession de manœuvres«, confesse celui qui fut à l'origine du tram à Strasbourg dans les années 1990. «Mais j'invite chacun à patienter encore un peu. Cette ligne B va bouleverser le fonctionnement de la ville.» Par la fréquence des rames, «presque toutes les 3 minutes». Par les capacités de prise en charge, «on pourra même augmenter la longueur du tram, nos quais sont dimensionnés si besoin». Et enfin par la vitesse commerciale des déplacements des usagers.
Plans en main et projet en tête, André Von der Marck ne voit déjà plus l'Avenue de la Liberté en travaux. «Imaginez que cette splendide ligne droite va se muer en un espace de circulation où trams, piétons et modes doux seront privilégiés. Où l'ambiance sera apaisée et rafraîchie par la plantation d'environ 80 arbres. Nous les avons déjà réservés en pépinière, ils prendront racines cet hiver.»
