Le centre de radiologie avec IRM ouvrira bien ses portes
Le centre de radiologie avec IRM ouvrira bien ses portes
(BaL avec Annette WELSCH) C'est une nouveauté au Luxembourg et elle est vivement combattue politiquement: ce mercredi, le cabinet d'imagerie médicale Potaschberg ouvrira ses portes au sein du centre médical Potaschberg (CMP). Son offre d'examens radiologiques s'étend de la radiographie conventionnelle, au scanner, ainsi qu'à l'imagerie par résonance magnétique (IRM).
«Nous tenons à préciser que toutes les autorisations nécessaires ont été obtenues», peut-on lire dans un communiqué publié sur le site web du CMP. L'imagerie médicale étant une composante élémentaire de tout concept de diagnostic médical et de thérapie, elle est donc essentielle pour le concept de soins ambulatoires multidisciplinaires défendu par le CMP.
La Cour constitutionnelle, puis le tribunal administratif, avaient certes jugé en 2019 que le ministère de la Santé devait donner suite à la demande d'autorisation d'un médecin pour un centre d'imagerie médicale exploité dans un cabinet médical. Mais il y a quelques semaines encore, la ministre de la Santé Paulette Lenert (LSAP) avait émis par écrit une interdiction de mettre en service un tel centre.
Un monopole pour les hôpitaux
Selon la lecture du ministère, la loi sur les hôpitaux de 2018 implique un monopole des hôpitaux pour l'exploitation de tels moyens de diagnostic. Interrogé à ce sujet, le bourgmestre de Grevenmacher, Léon Gloden (CSV), n'est pas le dernier à contredire la Santé. «Je partage l'avis juridique de l'avocat du CMP selon lequel cette pratique ne relève pas de la loi sur les hôpitaux.»
Léon Gloden se dit très satisfait qu'une telle offre existe enfin dans les zones rurales et plus particulièrement à l'est du pays. «Une meilleure prise en charge médicale à l'est était l'une des raisons de mon engagement politique», déclare le député. Il ne comprend pas l'argument selon lequel une médecine à deux vitesses serait en train d'émerger avec ces offres qui, contrairement aux IRM dans un hôpital avec de longs délais d'attente, ne sont jusqu'à présent que partiellement remboursées par la CNS.
«Nous l'avons déjà grâce à la politique LSAP. Si une autre politique avait été menée, nous n'en serions pas là aujourd'hui», déclare Léon Gloden, faisant allusion au fait que les négociations sur les tarifs de prise en charge des coûts ont été retardées jusqu'à présent par les politiques. «C'est un changement de paradigme dans les soins médicaux. Et une décharge de soins pour les hôpitaux», se montre-t-il convaincu.
L'appareil ne sera pas facturé dans un premier temps
Dans un premier temps, seuls les tarifs existants seront facturés aux patients du cabinet d'imagerie médicale Potaschberg, conformément à la nomenclature CNS. «Des discussions constructives sont actuellement en cours avec les décideurs concernés sur la prise en charge future des coûts générés en plus par les services proposés. D'ici là, les prestations seront honorées», indique le communiqué du CMP.
Et que se passerait-il si la ministre de la Santé devait faire fermer le cabinet ? «En tant que bourgmestre, je n'ai aucun moyen d'action contre une fermeture, j'ai simplement cherché des personnes pour monter un tel projet à l'est. Mais je suis convaincu que les exploitants sont juridiquement préparés et qu'ils feront appel au tribunal en cas de doute.»
Si le Premier ministre et la vice-Première ministre ne tirent pas à la même corde sur un point aussi essentiel, le gouvernement n'est plus crédible.
Léon Gloden
«D'un point de vue politique, le Premier ministre devrait alors éjecter la ministre du gouvernement», estime Gloden. «Le DP a clairement fait savoir au Parlement qu'il soutenait à 100 % de tels concepts. Si le Premier ministre et la vice-Première ministre ne vont pas dans le même sens sur un point aussi essentiel, le gouvernement n'est plus crédible.»
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