Le cannabis médicinal de plus en plus prescrit
Le cannabis médicinal de plus en plus prescrit
Depuis février 2019, le cannabis fait partie de l'éventail des médications possibles au Grand-Duché. En près d'un an et demi, quelque 630 patients ont pu bénéficier de ce type d'ordonnance par un professionnel de santé. Ce, qui au vu des commandes passées par là , représente de l'ordre de 40 grammes de sommités fleuries séchées par souffrant.
Quelle quantité de cannabis médicinal est attendue dans le nouveau marché 2021 que passe actuellement le ministère de la Santé ?
«En fait, il est difficile de prévoir les quantités attendues. En effet, la demande au Luxembourg est encore récente, et en constante évolution. Nous nous attendons cependant à ce que la consommation continue à augmenter. En effet, une enquête menée auprès des médecins prescripteurs du pays a permis de montrer que ceux-ci étaient satisfaits de l'extension du marché aux extraits huileux de cannabis, produit qui va s'ajouter à l’arsenal thérapeutique à compter de cette année.
Quelle est la consommation mesurée depuis 2019?
«Cette première année, et sur dix mois, 52,7 kg de cannabis médicinal avaient été délivrés. Pour 2020, le volume est passé à 140,2 kg. Et pour les quatre premiers mois de l'année, déjà 67,6 kg ont été administrés. En fait, si nos services s'attendent à une hausse des besoins c'est qu'au fil du temps, au Grand-Duché, il devient évident que les médecins sont de plus en plus à l’aise avec l’idée même de prescrire du cannabis médicinal.
Pourquoi a-t-on parfois assisté à des manques de produits ces derniers mois?
«Le cannabis médicinal n'était jusqu'à présent disponible au Luxembourg que sous forme de sommités fleuries séchées. Nous nous approvisionnons avec des produits de composition définie et d'une qualité certifiée, cela pour atteindre le niveau d'exigence requis pour un médicament. S’agissant d’une plante, il est arrivé qu’un lot destiné à notre pays soit refusé car il ne validait pas ces critères de qualité ou de composition préétablis.
A l’heure actuelle, nos fournisseurs ont également peu de stocks de qualité standardisée disponible pour le marché européen. De plus, le cannabis médicinal étant acheté à des fournisseurs étrangers, et s’agissant d’un stupéfiant, toute commande implique de suivre une procédure administrative stricte, comme pour toute importation de stupéfiant. Cela peut prendre, en temps normal, entre six semaines (pour les produits en provenance d’Allemagne) et 10 semaines (pour ceux venant du Canada).
Avec la crise covid, ces délais ont été prolongés encore alors que, dans le même temps, nous constations une hausse constante du nombre de patient traités ainsi que de la quantité prescrite pour chacun. D'où parfois des problèmes dans l'approvisionnement. L’ensemble de ces éléments ne permet pas d’être suffisamment réactifs pour pallier les pics de consommation observés.
Qui gère ce stock ?
«Les produits sont stockés chez un partenaire habilité à stocker les stupéfiants. Un suivi hebdomadaire des stocks est effectué par les équipes du ministère et de la direction de la Santé afin de déclencher les commandes quand cela est nécessaire.
Quel usage respectif pour les trois produits qui sont inclus dans le nouveau marché: THC dominant, CBD dominant ou THC/CBD modéré ?
«C’est aux médecins de décider du produit à prescrire au patient concerné. Des lignes directrices sont en cours de préparation par un groupe de travail dédié.»
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