Le cadastre commercial se fait attendre
Le cadastre commercial se fait attendre
L'idée d'un cadastre du commerce à l'échelle de tout le Luxembourg ne date pas d'hier. Mais le projet, initié en 2016, pourrait enfin voir le jour l'an prochain. La phase pilote se termine au troisième trimestre 2020. Pour l'heure, le ministre des Classes moyennes, Lex Delles (DP), annonce qu'une première analyse sera effectuée à l'automne. Une fois en place ce cadastre permettrait, par exemple, de connaître, la vacance locative des commerces. Dernièrement, une étude nationale menée en Belgique a estimé à 11% le nombre de boutiques délaissées de toute activité.
Face au manque de données unifiées au Luxembourg, l'ampleur de la tâche initiée par le ministère de l'Economie, la Chambre de commerce et la CLC semble titanesque. Laquelle a commencé par une enquête de terrain. Une firme allemande de consulting a ainsi été chargée de se rendre dans tous les commerces du pays afin d'y recueillir un maximum d'informations, allant de la superficie aux horaires d'ouverture en passant par le modèle commercial.
Un exercice qui n'avait jamais été fait jusque-là. Trois relevés ont déjà été effectués, dont le dernier fin 2019. Il s'agit bien d'être «exhaustif», relève le directeur de la CLC, Nicolas Henckes, pour au final obtenir «une base de données unifiées pour l'ensemble du pays».
Pour réaliser cette uniformité des informations, encore faut-il savoir ce qui intéresse les communes. Car pour elles, l'objectif du cadastre est bien de pouvoir ensuite prendre des décisions en toute connaissance de cause. Il est ainsi pensé comme un outil d'aide à la planification urbaine pour les décideurs politiques locaux. «Nous croisons nos données avec celles des communes et du Statec mais il ne s'agit pas de réinventer la roue, précise Nicolas Henckes. La difficulté est de savoir quelles données sont intéressantes pour chaque commune car le pays est loin de représenter un marché homogène».
Actuellement, cinq communes pilotes – Dudelange, Esch-sur-Alzette, Diekirch, Remich et Bertrange – font l'objet d'un projet plus approfondi. «Elles n'ont pas été choisies par hasard, confie Lex Delles. Elles ont des profils particuliers et sont implantées dans différentes régions.» Les enjeux sont en effet différents entre Bertrange (qui compte deux grands centres commerciaux) et Esch-sur-Alzette (où le commerce de centre-ville souffre), alors que la ville a été désignée capitale européenne de la culture pour 2022.
Le futur cadastre ne servira pas simplement à faire un constat de la situation existante mais bien à dégager des tendances. Il sera évolutif et pourrait contenir des données en temps réel, comme les chantiers en cours ou le taux d'occupation des parkings. Informations souvent primordiales pour qui souhaite réussir dans son commerce.
