Le burn-out de plus en plus fréquent au Luxembourg
Le burn-out de plus en plus fréquent au Luxembourg
Si le burn-out a fait son entrée dans la classification des maladies de l'Organisation mondiale de la Santé, ce n'est pas encore le cas au Grand-Duché. Mais le pays n'échappe pas à la multiplication des cas d'épuisement professionnel.
Dans une réponse parlementaire, les trois ministères concernés (Santé, Travail et Sécurité sociale) ont ainsi confirmé que l'Association pour la santé au travail des secteurs tertiaire et financier (ASTF) a pris en charge, l'an dernier, 239 nouveaux cas. Soit un peu plus d'un tiers de sujets en plus que l'année précédente.
Détérioration du climat social
Cette recrudescence fait tristement écho à une récente publication de la Chambre des Salariés (CSL). En juin dernier, l'organisme dévoilait que sur quatre ans, entre 2014 et 2018, les cas de harcèlement moral avaient augmenté de 50%. Deux statistiques témoignant d'une certaine détérioration du climat social au sein des entreprises.
Le ministère de la Santé, lui-même, a aussi relevé ce type d'indicateur dans un rapport sur l'absentéisme pour cause de maladie, publié en juin 2019. Il y est indiqué que les troubles mentaux et comportementaux constituent 16,4% des arrêts maladie des salariés résidents. Cela place ces affections à la seconde place du classement, tout juste après les maladies du système ostéo-articulaire.
Sentiment de perte d'efficacité
Le syndrome du burn-out trouve son origine dans un stress chronique au travail. Une angoisse quotidienne, usante, qui n'aura pas été correctement gérée. Pour celui ou celle qui en souffre, la traduction immédiate consiste en un manque d'énergie, voire d'épuisement physique comme mental. Ce sentiment de perte d'efficacité professionnelle pouvant mener certains salariés vers un geste suicidaire.
Au Luxembourg, les ministères de la Santé, du Travail et de la Sécurité sociale rappellent que les salariés concernés par le burn-out peuvent s'adresser à deux associations spécialisées. Il s'agit de la Stress asbl et la Mobbing asbl.
De même, plusieurs initiatives de prise en charge «préventive» ont vu le jour. L'ASTF a, par exemple, développé le programme "Phénix". Il faut aussi souligner l'action du «GesondheetsZentrum» dont le suivi proposé allie médecin généraliste, psychothérapeute, diététicien et physiothérapeute.
Les instances publiques rappellent également que le burn-out peut entraîner une prise en charge par l'Assurance maladie. Parmi les prestations prises en charge figurent le paiement des indemnités de maladie en cas d'incapacité de travail et également les traitements dispensés par des médecins y compris les consultations et les psychothérapies.
Des remboursements possibles
En cas de diagnostic de burn-out certifié, l'Assurance maladie rembourse aussi les traitements de relaxation effectués auprès des psychomotriciens. Tout comme le "malade" sera dédommagé du coût des traitements médicamenteux ou des soins dispensés en milieu hospitalier luxembourgeois ou étranger.
Réviser le Code du travail
À défaut d'annoncer l'arrivée prochaine du burn-out dans la nomenclature officielle des maladies reconnues au Luxembourg, les ministères de la Santé, du Travail et de la Sécurité sociale s'accordent à dire que, «dans une future réforme du Code du travail», il s'agira de mieux prendre en compte les risques psycho-sociaux en matière de prévention sur le lieu de travail.
