Le budget s'attire les foudres de l'opposition
Le budget s'attire les foudres de l'opposition
(pj avec Danielle SCHUMACHER) - Le grand oral de Pierre Gramegna (DP), mercredi, n'aura convaincu que son propre camp. Ainsi, le ministre des Finances a subi une volée de critiques après avoir présenté aux députés la version révisée de son projet de budget au terme de deux mois de travail autour des 21 milliards d'euros sur lesquels le gouvernement entend mener sa politique l'an prochain.
Première à prendre la parole, la cheffe du groupe chrétien-social, Martine Hansen, devait reconnaître que pour 2021, «il nous semble normal que la dette nationale augmente pendant cette crise et ce n'est pas notre reproche. Ce n'est pas le moment de mener une politique d'austérité. Mais on aurait dû se montrer plus prévoyant, avant».
Ainsi, le CSV reproche-t-il au gouvernement sa «gestion carpe diem». «Dans les bons moments», Xavier Bettel et ses ministres n'auraient ainsi pas «assumé leur responsabilité en faisant des réserves.» Une position partagée par Fernand Kartheiser (ADR) qui ne voit pas d'un bon oeil la dette de 2,7 milliards qui se profile à l'horizon 2021.
La pandémie a mis en évidence les faiblesses de notre système social et économique
David Wagner, Déi Lénk
Le CSV continuait d'enfoncer le clou dans la foulée. Pour Gilles Roth, par exemple, «le gouvernement s'endette pour couvrir les frais de fonctionnement» et pas seulement en raison d'un plan d'investissements plus ambitieux. Michel Wolter craint, lui, qu'au final les communes ne souffrent des conséquences de la crise covid.
Pour Déi Lénk, le projet de budget ne serait pas adapté à la maîtrise de la crise. Et David Wagner de commenter : «La pandémie a mis en évidence les faiblesses de notre système social et économique. Surtout, l'actualité sanitaire a pointé sans pitié les faiblesses du système de santé luxembourgeois». Mais l'opposant de saluer toutefois quelques avancées fiscales. Comme l'abolition attendue des stock-options ou la réforme des Fonds d'investissement spéciaux (FIS).
La lourde taxe CO2
Le député Déi Lénk salue aussi les efforts entrepris en matière de logement, mais socialement il craint que le compte n'y soit pas dans le budget 2021. Certes, le gouvernement a fait le choix d'augmenter le salaire minimum et certaines aides de base, mais il reproche à la nouvelle taxe CO2 de trop peser encore sur les ménages à faible revenu (et cela malgré la compensation prévue, via la hausse de l'allocation de vie chère).
Reprenant les mêmes arguments sur la taxe CO2, le député Pirate Sven Clement y ajoute un reproche : son véritable impact positif sur l'environnement.
Côté majorité gouvernementale, la parole était à la défense. Et le président de la fraction DP, Gilles Baum, a donc joué les avocats. Saluant l'effort de soutien massif engagé pour sauver les entreprises de la crise covid; félicitant l'exécutif d'avoir tenu à valoriser de 2,8% (dès le 1er janvier 2021) le salaire minimum malgré les critiques.
Par contre, le député libéral reconnait qu'il va falloir agir en faveur du système hospitalier et de soins luxembourgeois, notamment pour atténuer la dépendance des établissements à l'égard du personnel infirmier frontalier.
Socialement fort
Pour le socialiste Georges Engel, les félicitations s'adressent sur la meilleure justice fiscale qui transpire de la proposition de budget. Et le parlementaire LSAP de saluer, lui aussi, la fin du régime de stock-options qui jusqu'alors engendrait une perte de recettes de l'ordre de 130 millions d'euros. Pour l'avenir, pourquoi ne pas revenir sur un possible impôt sur la fortune, a-t-il été suggéré. L'idée ne doit plus être taboue dans le pays.
Pour la présidente du groupe parlementaire Déi Gréng, il convenait de saluer l'effort social de ce budget 2021. Josée Lorsché soulignant que «près de 50% de toutes les dépenses au sens large sont consacrées à la protection sociale, et cela aussi en temps non-covid».
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