Le blues de la rentrée, un mythe plus qu'une réalité
Le blues de la rentrée, un mythe plus qu'une réalité
Chaque année, alors que les manèges de la Schueberfouer viennent à peine de déserter le Glacis, un sentiment mélancolique habite de nombreux salariés de retour au turbin. Si, chez certains, ce sentiment se traduit par une motivation en berne ou un état d'esprit plus négatif que de coutume, il ne se rapporte à aucune maladie psychique reconnue.
«Aucune étude n'a jamais été menée sur le sujet», affirme Marc Stein, président de la Société luxembourgeoise de psychologie, qui ne remarque «aucune reprise exceptionnelle des consultations psychologiques en lien avec un quelconque blues de la rentrée.»
Toutefois, Marc Stein note chez certains patients la récurrence des rentrées de septembre difficiles. Ces cas sont liés au vécu de la personne. «Le nœud du problème ne tient pas au retour au boulot de manière spécifique. Il se trouve dans une problématique existante avant les vacances, et celles-ci ne constituent qu'une bouée de sauvetage passagère», analyse le psychologue.
Du côté des entreprises, le même constat se vérifie chez Post Luxembourg, principal employeur privé du pays où travaillent 4.540 salariés. Pascal Recchia, psychologue du travail au sein de la cellule «Qualité de vie au travail», affirme que, bien plus qu'en septembre, «la période où le plus de malades sont recensés correspond à février-mars.»
Ce que confirment les chiffres du rapport de l'Inspection générale de la Sécurité sociale publiés en juin dernier. Le principal pic d'absentéisme pour cause de maladie intervient au coeur de l'hiver, bien loin devant la courbe observée en automne.
Pour les personnes qui seraient sujettes à un creux mental à chaque mois de septembre, le conseil des psychologues relève d'une simplicité désarmante. «L'attitude la plus appropriée consiste à attendre que les choses se remettent en route progressivement», conseille Marc Stein, qui souligne l'importance de «l'hygiène psychique», via la pratique régulière de ses activités favorites. «Si le problème persiste et devient plus important, il convient alors de consulter un psychothérapeute», recommande Marc Stein.
Le spécialiste souligne la tendance générale actuelle «à "pathologiser", indûment ou pas, toutes sortes de comportements. Mais en aucun cas, on ne parle de dépression post-vacances, car la dépression est une affection psychologique sévère.»
