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Le bien-être des jeunes comme premier devoir
Luxembourg 4 min. 12.02.2021 Cet article est archivé

Le bien-être des jeunes comme premier devoir

Privés de contacts, des plaisirs, des insouciances mais aussi du cadre scolaire, bon nombre de jeunes commencent à déprimer sérieusement.

Le bien-être des jeunes comme premier devoir

Privés de contacts, des plaisirs, des insouciances mais aussi du cadre scolaire, bon nombre de jeunes commencent à déprimer sérieusement.
Photo : AFP
Luxembourg 4 min. 12.02.2021 Cet article est archivé

Le bien-être des jeunes comme premier devoir

Patrick JACQUEMOT
Patrick JACQUEMOT
Contrecoup de la lutte anticovid, toute une génération s'est vu privée de ce qui fait le charme de son âge: l'école, les copains, les sentiments et expériences partagés. Il est donc plus que temps de se préoccuper du moral des élèves.

Claude Meisch en est désormais convaincu : «L'enseignement est plus performant en présentiel». Le ministre de l'Education l'a assuré alors qu'il indiquait que, dès la rentrée du 22 février, il allait tout faire désormais pour que les élèves soient en classe le plus souvent. Le Schouldoheem et les cours à distance ne devenant le mal nécessaire qu'en cas de forte poussée du covid.


08.02.2021, Niederlande, Den Haag: Ein Kind kommt in eine Grundschule. Eigentlich sollte dies nach dem Lockdown für alle Grundschüler der erste Schultag sein. Doch viele Grundschulen mussten aufgrund des Wintereinbruchs geschlossen bleiben. Foto: Bart Maat/ANP/dpa +++ dpa-Bildfunk +++
«Ouvrir l'école le plus longtemps possible»
Tous les établissements scolaires rouvriront le 22 février. Mais le ministère de l'Education a déjà planifié les règles à suivre si le virus venait à se renforcer, avec comme priorité d'assurer les cours en présentiel.

Mais, à la vérité, dans la bouche du ministre, c'est une autre préoccupation que l'organisationnel qui a dominé, vendredi. Une peur. Celle de voir sacrifiée une génération, les jeunes. Ceux-là même qui, depuis le 16 mars 2020 et le premier lockdown, «n'ont plus de vie». Ou alors tout juste une existence qui, au fil des mois et des changements a fini par se résumer à restrictions, angoisse, isolement, monotonie". Pas vraiment le cadre le plus épanouissant donc.

Et en ce début 2021, chacun des acteurs de l'enseignement constate que le moral des écoliers, des lycéens, des apprentis piquent du nez. Parmi les inquiétudes figurent bien évidemment le risque de décrochage scolaire qui s'étend de jour en jour, mais d'autres périls aussi. Le pays peut-il fermer les yeux sur ces services de psychiatrie juvénile qui ne savent plus où donner de la tête tant le nombre de demandes de consultation a explosé? Faut-il ignorer l'alerte donnée par le Centre psycho-social et d'accompagnement (CEPAS) qui, lui, a vu augmenter de 15% les contacts pour signaler des idées suicidaires chez certains ados? 

Aussi, le ministre Meisch a-t-il appelé à une forme de mobilisation générale autour de la jeunesse. «Que chacun se préoccupe de leur bien-être. Car il faut qu'ils aient une jeunesse, qu'ils puissent disposer de ce temps où l'expérience engrangée est la base de sa future vie.» Bref, il est temps de redonner aux 0-19 ans, «de la place pour s'épanouir» même aux côtés de ce virus qui continue à se propager.


Au Luxembourg, entre 70 et 80 personnes se donnent volontairement la mort chaque année. Le taux des tentatives de suicide serait lui 10 à 20 fois supérieur.
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Alors que la pandémie sanitaire frappe le pays depuis près d'un an, les jeunes générations sont de plus en plus touchées psychologiquement. Une situation préoccupante que constatent les professionnels de santé au quotidien.

Et chacun à un rôle à jouer. Les enseignants d'abord qui, se limiteront aux contenus essentiels du programme, mais devront consacrer plus de temps à échanger individuellement avec leurs élèves. Une consigne qui vaudra pour tous les niveaux, du fondamental au secondaire en passant par les centres de compétence. Les parents ont eux aussi un rôle majeur à jouer. Ne serait-ce que de prendre le temps d'analyser l'état d'esprit de leur progéniture. Adultes et enfants plongés dans la même galère n'ayant pas forcément développé les mêmes sentiments, les mêmes peurs, les mêmes frustrations.

Se soucier les uns des autres, dialoguer, partager plus d'instants de complicité avec son garçon ou sa fille : voilà quelques-unes des clés avancées par le ministre. Mais les familles seront prochainement destinataires d'un dépliant leur donnant plus d'indications pour guérir d'éventuelles blessures socio-émotionnelles qui, non cicatrisées, pourraient laisser des traces indélébiles dans le développement des futurs adultes.

Autour d'un jeu de société

«N'hésitez pas à inviter les copains à la maison», relance Claude Meisch. Personne n'a jamais dit que les deux invités maxi tolérés actuellement ne pouvaient pas être des enfants ou des adolescents! Tout comme l'usage des plateformes de discussion en ligne (comme Teams dont se servent les enseignants) est recommandé pour briser les solitudes. L'Education nationale ira même jusqu'à mettre bientôt à disposition des boites de jeux de société («en plusieurs langues même»). Plus qu'un passe-temps, un bon moyen de ressouder le noyau amical ou familial, de discuter, rire.

«On n'est jeune qu'une seule fois, il faut donc les aider à vivre pleinement leur âge. Il faut compenser ce que le virus enlève à la jeunesse»: voilà donc l'ordonnance du bon Dr Meisch. Elle est à appliquer sans tarder, et à renouveler chaque jour maintenant. 

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