Le besoin en enseignants persiste
Le besoin en enseignants persiste
(pj avec Michèle Gantenbein)
Claude Meisch (DP) a sans doute vécu, ce 16 septembre, la rentrée la plus tranquille depuis qu'il a pris les fonctions de ministre de l'Éducation nationale en 2013. Certes, jamais le système scolaire luxembourgeois n'a accueilli autant d'élèves -près de 150.000- mais ce mois de septembre n'aura pas été marqué par l'introduction de grandes réformes.
N'empêche, quelques dossiers chauds figurent encore sur son bureau. Comme cette récente enquête du syndicat SEW qui a pointé un mal-être des enseignants. «J'aimerais savoir plus en détail à quoi s'attendent les enseignants dans leur vie quotidienne. C'est pourquoi nous voulons mettre en place des forums d'enseignants», indique Claude Meisch.
Aux yeux du ministre, ces rencontres permettraient de connaître l'opinion des professeurs, de tous niveaux : leurs attentes sur le cadre même de leur activité professionnelle mais aussi sur les réformes à lancer.
Mais s'il est un caillou dans la chaussure du ministre de l'Éducation nationale, cela reste la question du recrutement des enseignants. Un problème comme l'Administration luxembourgeoise en connaît aussi bien dans la recherche de nouveaux fonctionnaires de police, pour l'administration fiscale ou le personnel hospitalier.
Fâché contre l'Université
«Cette année, 320 postes ont dû être pourvus mais seuls 63 enseignants ont été recrutés par l'Université du Luxembourg. Elle doit donc accepter plus de candidats», note Claude Meisch.
Et le ton de monter clairement: «Je ne suis pas satisfait du résultat du recrutement de cette année. En tant que Ministre de l'enseignement supérieur, je rappellerai à l'Université qu'elle a le devoir de rendre service au pays, c'est-à-dire de former des enseignants pour notre système éducatif.»
Mais le ministre a aussi conscience que même si l'Uni accepte 150 candidats de plus, cela ne se traduira pas par une augmentation systématique de 150 enseignants sur le terrain. Aussi, estime-t-il qu'il conviendrait de rendre la profession «attrayante pour les jeunes». «Elle offre de nombreuses perspectives et des carrières variées dans les écoles, au ministère, dans les directions régionales.»
Au passage, les regards se tournent vers la Belgique. De nombreux recrutements d'enseignants se font en effet à la sortie des facultés voisines, et Bruxelles envisage de réformer son système de formation. «Nous devons nous demander si le modèle belge avec un Master I, un Master II et d'autres spécialisations ne pourrait pas également être une piste pour nous.»
Claude Meisch a également demandé à l'Université d'offrir à l'avenir une formation en éducation spécialisée «parce que nous avons un grand besoin dans ce domaine».
A noter d'ailleurs, concernant la prise en charge des élèves à besoins spécifiques, que 193 postes équivalent temps plein ont été créés pour cette rentrée 2019-2020.
Les Chèques-Services Accueil bénéficient actuellement à près de 51.000 enfants, résidents comme frontaliers. Mais le gouvernement réfléchit à réformer ce dispositif en place depuis 2011. La possibilité de mettre en place un mode de garderie gratuite, les semaines de classe (voir ci-dessus), rendrait ces chèques inutiles pour aider les familles à financer ce service.
Au passage, le ministre de l'Éducation, qui est aussi celui de l'Enfance et de la Jeunesse d'émettre des doutes : «Personne ne sait comment les coûts sont calculés». L'État qui participe tout de même à hauteur de six euros par heure et par enfant pris en charge dans les structures publiques comme privées, aimerait y voir plus clair.
«C'est légitime, mais nous devons veiller à ce que les services payés par l'État atteignent effectivement l'enfant, et nous devons préciser quels services supplémentaires les structures privées facturent aux parents».
