La violence domestique n'en finit plus de progresser
La violence domestique n'en finit plus de progresser
1.692 dossiers de violence domestique ont été répertoriés durant l'année 2019 a annoncé, mercredi, Taina Bofferding (LSAP), ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes, devant les députés. Le dernier rapport du Comité de coopération entre les professionnels dans le domaine de la lutte contre la violence évoque notamment l'intervention de la police à 849 reprises.
Par rapport à l'année 2018, il s'agit d'une augmentation de 110 cas. La tendance est identique pour le nombre des expulsions autorisées par le parquet (+34) et les victimes répertoriées dans le cadre des interventions policières (+248). En moyenne, la police est intervenue 70,5 fois et a procédé à 22 expulsions par mois.
Sans surprise, dans plus de six cas sur dix, les victimes sont des femmes et dans près de sept cas sur dix, l'auteur de l'agression est un homme. Des chiffres interpellants qui ont poussé les députés à se renseigner sur une adaptation de la législation nationale concernant la violence domestique.
Si Taina Bofferding a souligné que le Luxembourg était doté «d'une loi très sévère en la matière», elle a ajouté qu'un groupe interministériel mais aussi des représentants du parquet et de la police «analysent quels éléments pourraient être améliorés, voire réformés».
Quant à la hotline mise en place durant le confinement, la ministre a précisé qu'une évaluation était prévue, elle n'a pas écarté l'idée que ce service soit maintenu à long terme. Par contre la mise sur pied de l'Observatoire de la violence, qui doit permettre de récolter de manière plus professionnelle les statistiques, prendra encore un peu de temps. La ministre a reconnu qu'il avait pris du retard à cause de la crise sanitaire du covid-19.
Enfin, la demande de Françoise Hetto-Gaasch (CSV) d'instaurer dans les meilleurs délais le bracelet électronique comme moyen de protection des victimes a été accueillie favorablement notamment par Sam Tanson (Déi Gréng). La ministre de la Justice a d'ailleurs rappelé que ce système est déjà utilisé dans le cadre du contrôle judiciaire et de la libération anticipée.
Un groupe de travail va donc plancher sur les possibilités de mettre en place un bracelet électronique pour les auteurs de violences domestiques. L'idée de mettre en place un outil d'autoévaluation (violentomètre) permettant d'évaluer la toxicité d'une relation et ainsi prévenir les violences domestiques a été évoquée.
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