La Villa Baldauff s'offre un avenir 5 étoiles
La Villa Baldauff s'offre un avenir 5 étoiles
La Luxembourgeoise a tout juste un siècle. Et pour son anniversaire, la maison-mère de la compagnie d'assurance LaLux vient non pas de recevoir un cadeau, mais d'offrir un présent. Lundi, elle a ainsi annoncé vouloir faire de la Villa Baldauff un établissement hôtelier de standing. Deux ans après avoir fait l'acquisition de la bâtisse datant de 1881, la firme a donc choisi «de donner un futur à ce bijou», pour reprendre les mots de la bourgmestre de Luxembourg, Lydie Polfer (DP).
Une élue ravie de voir ce patrimoine classé du 1, avenue Marie-Thérèse enfin sortir de l'oubli. Il est vrai que depuis quelques années, la demeure de style néo-Renaissance était fermée après avoir abrité trois générations de la famille Baldauff. Vide pendant quelques années, le lieu avait été acheté par la banque Edmond de Rothschild en 2009 qui, à son tour, l'avait cédé à La Luxembourgeoise en 2017.
Désormais, la maison et sa dépendance construites dans la continuité du démantèlement de l'ancienne forteresse, vont vivre au rythme des ouvriers. Deux ans de chantier en suivant les plans de l'architecte luxembourgeois Jim Clemes. A deux pas du pont Adolphe et du boulevard Royal, devrait ainsi ouvrir un hôtel 5 étoiles de 21 chambres. Son nom? Villa Pétrusse. Le style? «Celui des concepteurs de ce bâtiment. Nous n'avons pas voulu créer une opposition rétro/moderne. Cela aurait dénaturé la demeure.»
Mais pour ce faire, La Luxembourgeoise devra débourser 20 millions d'euros en travaux. En effet, le temps et un vilain champignon ont causé bien des dégâts affaiblissant les boiseries et certaines pierres. «Depuis deux ans, les équipes ont donc pris soin de dresser un état des lieux, mais aussi de numéroter chacun des éléments de construction. Ceux-ci seront démontés un à un, remis en état en atelier avant d'être repositionnés à l'identique», confie Jim Clemes.
Un travail minutieux pour lequel il a fallu obtenir l'accord de la ministre de la Culture. Et Sam Tanson (Déi Gréng) d'expliquer : «Il s'agit là d'un bâtiment classé et protégé au titre des monuments historiques, nous ne pouvions donc pas permettre n'importe quoi. Là, le travail se fera dans le respect de l'ouvrage initial et donc pour la préservation de ce bien commun». Voilà pourquoi une promesse de subvention de 500.000 euros a été accordée dans un premier temps. La Ville, elle, pourrait aussi soutenir l'investissement à hauteur de 15.000 euros.
Déjà trois établissements
Cet effort financier, Lydie Polfer le justifie sans problème: «Cette maison est une des trois survivantes de ce style architectural caractérisant le renouveau de Luxembourg à la fin du XIXème siècle quand il s'agissait d'offrir des maisons cossues pour de riches familles. A l'image de la Fondation Pescatore ou de la Villa Vauban. La Villa Baldauff fait donc partie de l'histoire de la Ville et mérite un soutien.»
Pour La Luxembourgeoise, l'ouverture puis la gestion de l'hôtel "Villa Pétrusse" n'auront rien d'incongru. En effet, la firme assure déjà l'exploitation du Café de Paris, de l'hôtel Le Place d'Armes et du restaurant La Cristallerie. Cette fois, la montée en gamme sera nette. Le bâtiment historique refait à neuf pour 2022 et son point de vue unique sur la vallée de la Pétrusse mériteront bien 5 étoiles. L'avenir dira si l'ancien hôtel des Postes, face au Royal-Hamilius, voudra atteindre la même clientèle. Pour l'heure, le sort de l'établissement n'est toujours pas scellé.
