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La viande restera au menu des cantines
Luxembourg 2 min. 22.04.2021 Cet article est archivé

La viande restera au menu des cantines

Depuis la rentrée 2020-21, chaque jour un plat bio est servi dans les établissements Restopolis.

La viande restera au menu des cantines

Depuis la rentrée 2020-21, chaque jour un plat bio est servi dans les établissements Restopolis.
Photo : Gerry Huberty
Luxembourg 2 min. 22.04.2021 Cet article est archivé

La viande restera au menu des cantines

Patrick JACQUEMOT
Patrick JACQUEMOT
Si le service de restauration scolaire entend réviser les menus proposés aux écoliers, lycéens et étudiants fréquentant ses établissements, pas question de ne servir que légumes, fruits et produits laitiers (aussi bio et locaux soient-ils).

A la place de ministre de l'Education, il ne suffit pas de nourrir les esprits. Il faut aussi remplir les estomacs des jeunes. Et dernièrement, la responsable de Restopolis - service en charge de la restauration scolaire - a annoncé que ses services travaillaient «sur un concept afin de réduire la consommation de viande dans les cantines scolaires et universitaires». De quoi aiguiser l'appétit curieux des députés Déi Gréng, Djuna Bernard et François Benoy interrogeant donc Claude Meisch sur une possible suppression de la viande des menus.


Lokales, Situation der Sekundarschul-Kantinen Gespräch mit Restopolis-Direktorin Monique Ludovicy / Visite Forum-Kantine, Foto: Chris Karaba/Luxemburger Wort
Le privé bien dans son assiette
Sur les 76 établissements gérés par Restopolis au pays, 66 fonctionnent avec du personnel de sociétés sous-traitantes. Une manne financière importante, puisque de 2005 à 2019, le nombre de repas distribués a connu une explosion de 230%.

Que les amateurs de steaks et escalopes se rassurent : même si les menus végétariens proposés au quotidien trouvent de plus en plus preneurs, pas question de retirer la viande de la bouche des écoliers et lycéens. A la place, Restopolis réfléchit plutôt à apporter sa pierre à une alimentation plus durable. Cela «en essayant d'adapter le grammage de viande et de protéines animales», assure Claude Meisch (DP). Pas d'interdit donc, mais plutôt «le recours à la sensibilisation, à l'éducation à une alimentation équilibrée et au plaisir de bien manger plutôt que de favoriser un régime alimentaire spécifique».   

Mais, par exemple, les selfs ne manquent plus désormais de déjeuners répondant aux critères d'une alimentation végétalienne/végane. Le chevalet «vegan» devant signaler aux élèves, devant suivre ce type de régime (par goût ou pour raisons médicales). Car la réflexion engagée ne concerne pas les seuls services de l'Education. Si la Santé s'en mêle, le ministère de l'Agriculture met aussi son nez dans la composition des menus servis.

Une plus grosse part

En effet, il a été décidé de favoriser le développement des filières courtes et les productions bio au Luxembourg. Une démarche qui passe par l'emploi de plus en plus fréquent de produits issus du terroir national et/ou répondant aux normes environnementales plus saines. Aussi, dans une réponse parlementaire, les députés Verts ont-ils reçu confirmation que les cantines allaient faire des progrès en ce sens. Si actuellement 6% des ingrédients proviennent de l'agriculture biologique, le ratio doit progresser vers les 20% d'ici 2025.

Même progrès attendu sur les aliments issus des champs, vergers ou élevages du Luxembourg. Leur part doit passer à 50% quand elle atteint les 35% aujourd'hui, selon l'estimation de Restopolis. La structure crée ainsi de réels débouchés aux producteurs, en mettant en avant viandes, légumes ou produits laitiers locaux et bio dans ses 74 cantines scolaires, 52 cafétérias et sept restaurants universitaires. 

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