La vaccination grimpe, les doutes aussi
La vaccination grimpe, les doutes aussi
Pas à pas, la campagne vaccinale décidée pour le Luxembourg gagne du terrain. En nombre de personnes vaccinées (33.370 doses administrées) et même territorialement. «Par souci de proximité», rappelle Luc Feller du Haut-commissariat à la protection nationale en charge de mettre sur pied le déploiement des personnels et des moyens dans cette opération préventive comme le pays n'en avait jamais connue jusqu'alors. Ce 25 février, deux mois après l'arrivée des premières doses, voilà donc que sont rendus opérationnels les troisième et quatrième centres de vaccination.
«Dans les premiers jours, Ettebrück disposera de deux lignes de vaccination, contre une pour Mondorf-les-Bains», ont envisagé Luc Feller et les équipes associées de la Réserve sanitaire. Dans les deux sites, seule la formule Pfizer sera administrée pour le moment.
Il est vrai que Moderna et plus encore AstraZeneca sont à la peine pour assumer le planning de livraison. «Cette semaine encore, les flacons attendus d'AstraZeneca n'ont pas été expédiés... «Pour la vaccination actuelle des seniors de plus de 75 ans (pour qui ce vaccin n'est pas recommandé), cela ne change pas les choses, mais cela ralentit la protection immunitaire d'autres catégories de citoyens, comme les soignants ou les tranches d'âge plus jeunes», constate Luc Feller.
Ainsi va la phase 2, cahin-caha. Au gré des capacités aléatoires des laboratoires pharmaceutiques. «Même si maintenant nous sommes mieux rodés, nous tournons toujours en deçà du rythme de croisière possible.» A l'exemple d'Esch-Belval qui, ouvert depuis le 15 février, n'a pour l'heure réalisé qu'un petit millier d'injections alors qu'il a été dimensionné pour assurer au mieux 6.700 vaccinations par semaine. Reste qu'au final, le ministère de la Santé garde en vue son objectif des 71.355 personnes vaccinées pour la fin mars.
Pour le Haut-commissaire, le but reste atteignable. «Avec actuellement un taux de réponse de l'ordre de 60% pour le premier lot d'invitations lancées aux 75 ans et plus autonomes et vivant à domicile, je suis confiant», lance Luc Feller. Partageant aussi cette autre satisfaction de voir que l'expérience acquise au premier centre (Victor-Hugo dans la capitale) ruisselle sur les autres sites. «Des personnels déjà rodés venant partager leur savoir-faire avec les équipes débutantes.»
Alors à quand la dernière marche franchie, avec l'ouverture du cinquième centre annoncé du côté de Sandweiler? Pas d'actualité pour le moment. «Là, nous ouvrons au plus près des habitants concernés par cette phase 2. Il n'était pas concevable que, même pour un petit nombre de résidents, nous fassions se déplacer des personnes âgées ou fragiles vers le site de vaccination de la capitale ou Esch seulement.» Et puis, pas certain que les arrivages de vaccins se fassent suffisamment copieux pour justifier l'ouverture d'autres lignes de vaccination.
D'ailleurs, Luc Feller ne cache pas qu'il n'est pas exclu de devoir temporairement fermer l'un ou l'autre des centres de vaccination opérationnels. «S'il y a trop peu de rendez-vous pris ou trop peu de doses à disposition, voilà la limite que nous observerons jour après jour.»
Mais c'est là une solution qui ne satisferait guère le ministère de la Santé : chaque arrêt retardant d'autant l'immunité collective tant attendue. Il faudra pour y arriver qu'environ 382.000 résidents aient pu bénéficier de l'injection anti-covid. Soit 70% des 545.400 habitants de plus de 16 ans susceptibles de recevoir une invitation... d'ici l'été.
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