La vaccination des frontaliers jugée «réaliste»
La vaccination des frontaliers jugée «réaliste»
Pour tourner au plus vite la page de la pandémie, le Luxembourg mise sur une vaccination massive et rapide. De sa population résidente dans un premier temps, puis d'une partie plus large de ses frontaliers. Si l'idée avait été évoquée en décembre dernier par Xavier Bettel (DP), elle ne devait concerner que les personnels soignants résidant hors des frontières afin de mettre en place un «bouclier sanitaire».
Sauf que six mois plus tard, la probabilité d'élargir la campagne vaccinale aux Allemands, Belges et Français travaillant dans d'autres secteurs d'activité apparaît comme «réaliste», selon le ministère de la Santé. Se basant sur «la stratégie de vaccination adoptée par le gouvernement» qui prévoit que la vaccination soit proposée aux frontaliers «dès que la phase 6 sera clôturée», les fonctionnaires de la Villa Louvigny se refusent à avancer un calendrier précis. Et ces derniers de se retrancher derrière les propos du Premier ministre qui évoquait, mi-juin, «deux scénarios».
L'un «optimiste» qui verrait l'envoi d'invitations aux non-résidents «début juillet», l'autre «pessimiste» qui table sur une prise de contact «fin juillet». Quel que soit le cas de figure qui se présentera, la campagne de vaccination luxembourgeoise ne s'arrêtera pas au cours de la pause estivale. «Si la liste des frontaliers est ouverte au mois d'août, nous devrons adapter notre dispositif», indique Luc Feller, membre du haut-commissariat à la protection nationale, en charge de l'organisation de la campagne.
En clair, garder ouverts principalement les centres de vaccination du sud et du centre du pays pour permettre à une partie des 105.000 frontaliers français, des 48.000 Belges et des 45.000 Allemands de bénéficier d'une injection issue du stock luxembourgeois. Une potentielle phase 7 dont l'ampleur reste, à ce jour, inconnue puisque les quelque 205.000 frontaliers du pays ont dû être pris en charge par leur pays de résidence. Autre inconnue, le nombre de doses dont disposera dans six semaines le pays, les écarts entre chiffres avancés par les fabricants et nombre de sérums reçus étant monnaie courante.
Si, côté grand-ducal, l'ouverture de cette liste pourrait apparaître comme un coup politique du Luxembourg à l'international pour confirmer son rôle de pays à la pointe de la vaccination, l'idée reste à ce stade hasardeuse. Selon les données livrées par Luc Feller, le Grand-Duché dispose à ce jour de doses «d'AstraZeneca jusqu'au 28 juin, de Pfizer/BionNTech jusqu'au 12 juillet et de Moderna jusqu'au 15 juillet». En revanche, «aucune visibilité» n'existerait en ce qui concerne le vaccin Janssen qui vient pourtant d'être ouvert aux volontaires.
Interrogé sur une éventuelle réduction du nombre de lignes de vaccination en raison du départ en vacances des personnels soignants impliqués dans la campagne, Luc Feller assure que «certains centres fonctionneront au mois d'août grâce à la présence de 1.600 à 1.700 personnels sous contrat dans le cadre de la réserve sanitaire». Pour mémoire, le Luxembourg dispose d'une capacité maximale de 114 lignes de vaccination et n'en utilise «que» 85 au maximum, réparties dans les sites des centres spécialisés ouverts.
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