La vaccination considérée comme «un geste civique»
La vaccination considérée comme «un geste civique»
Les politiques annoncent, les spécialistes détaillent. Au lendemain de la présentation des nouvelles règles sanitaires destinées à faire reculer l'impact de la pandémie au Luxembourg, c'est au tour du directeur de la Santé d'apporter ses explications. Interrogé mardi sur les ondes de la radio 100.7, le Dr. Jean-Claude Schmit justifie le choix du gouvernement de réduire à deux personnes le nombre d'invités possible à domicile ou la fermeture des bars et restaurants jusqu'au 15 décembre par «la courbe d'infection qui reste à un niveau trop élevé».
S'il reconnaît «l'importance des fêtes de fin d'année dans notre culture» et «le souhait de vivre ces moments en famille», le responsable de la politique de santé publique se base sur «les résultats obtenus en Belgique et en France» qui montrent qu'«il est possible de réduire le nombre de cas» au cours des trois semaines à venir. Bien que sur la même longueur d'onde que les chercheurs de la Research Luxembourg Taskforce qui plaident pour un retour des contaminations à «un niveau raisonnable» fixé à 200 cas par jour, Jean-Claude Schmit se veut «plus ambitieux».
Et vise, à terme, la barre des 50 infections quotidiennes, seuil qui permettrait non seulement «d'alléger la charge sur le secteur hospitalier», mais aussi «de permettre à tous de voyager à nouveau à l'étranger». Interrogé sur le nombre important de nouvelles victimes ces derniers jours - 113 depuis le 1er novembre - le directeur de la Santé fait état «principalement de personnes qui étaient en maison de retraite et âgées entre 80 et 90 ans». Des personnes à risque que les futurs vaccins n'auraient peut-être pas pu sauver.
Car si ces dernières font clairement partie des personnes vulnérables, «aucune définition reconnue au niveau international n'existe à ce jour». D'où l'attente de l'avis du comité national d'éthique qui doit permettre de trancher aussi bien «des questions techniques qu'éthiques». Que ce soit sur «le bien-fondé de l'utilisation d'un vaccin sur des personnes ayant déjà un système immunitaire plus fragile» ou «la vaccination de certains personnels tels que les pompiers ou les forces de l'ordre», détaille le directeur de la Santé.
Seule certitude répétée une fois encore, l'inoculation du sérum au sein de la population se fera dans des centres spécialisés. Ces derniers pourraient, dans un premier temps, prendre place dans les actuels centres de consultation covid, mais «nous aurons besoin de plus d'endroits», assure le Dr Schmit qui estime que «quelques centres, au début, pourraient suffire». Trois dans la capitale, un autre dans le Nord et le dernier dans le Sud, avant «une hausse progressive».
Car la vaccination de la population «prendra du temps». En raison non seulement des aspects logistiques liés à la livraison «étalée dans le temps» des doses de vaccin, mais aussi «du besoin de chacun de se décider» sur la question. Une campagne d'information à grande échelle sera donc lancée «prochainement» pour permettre aux résidents de connaître les bienfaits, mais aussi les risques encourus de cette future vaccination, présentée toutefois comme «un geste civique».
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