La tornade aura parcouru 14 km
La tornade aura parcouru 14 km
Non, la tornade qui a frappé, vendredi 9 août, Rodange, Lamadelaine, Pétange et Bascharage n'est pas à mettre sur le compte d'un quelconque dérèglement climatique. Juste la rencontre improbable de deux masses d'air, chaude et froide, portées par un souffle de vent qui allait dégénérer en mini cyclone.
Du côté de MétéoLux, «la naissance de ce phénomène est si complexe et si localisée qu'elle ne peut avoir un lien direct avec le changement climatique dont les effets sont plus globaux et fréquents». Mais c'est avec précision que maintenant les équipes spécialisées peuvent décrire le coup de vent.
«Tout a débuté en France, en Champagne», avance ainsi Lucas Mathias, météorologiste à la station du Findel. Des données transmises par l'European Severe Storms Laboratory (ESSL) ont permis de retrouver l'origine de la tornade, à l'Est de Reims. Elle a ensuite filé plein Est, pour ne finalement devenir violente qu'au-dessus de la Belgique, des communes françaises de Longwy, Herserange et Saulnes avant de donner toute sa démesure au-dessus de Pétange et environs.
La distance parcourue par la tornade est estimée, à au moins, 14 km par l’ESSL. «Il est intéressant de noter que d'après cet organisme, l'événement de vendredi avait une intensité F2 sur l’échelle de Fujita, correspondant à des vitesses de vent entre 180 et 250 km/h. Alors que de notre côté, la station de mesure de Pétange n'a elle enregistré qu'une pointe à 128 km/h.»
Mais la différence s'explique. En effet, dans le cas présent, il s'agissait d'une tornade relativement large, constituée de multiples sous-tourbillons. «Et des vitesses de vent extrêmes sont susceptibles de se produire dans ces sous-tourbillons», note Luca Mathias. Des rafales à près de 200 km/h ont donc pu agir sur le sud du Luxembourg. «La force maximale étant atteinte entre 17h30 et 17h50.»
Et comment le phénomène s'est-il résorbé? «Aussi vite qu'il est apparu. Le courant d'air descendant de la cellule a dominé le courant ascendant en rencontrant un autre environnement et il n'y avait plus rien», relate le météorologiste.
C'est ainsi qu'au niveau de l'aéroport du Findel, tout juste les anémomètres de MeteoLux ont-ils seulement signalé une pointe à 35-40 km/h. Rien d'extraordinaire à l'heure où quelques kilomètres plus à l'Est, les habitants découvraient l'ampleur des dégâts.