La réserve sanitaire pèsera 10,3 millions d'euros
La réserve sanitaire pèsera 10,3 millions d'euros
Aussitôt, les premiers signes d'alerte de la pandémie liée au coronavirus mesurés dans les services de soins intensifs, une réserve sanitaire nationale inédite s'est constituée au pas de course au Luxembourg. Face au pic de nouvelles infections (263 cas avaient été enregistrés pour la seule journée du 26 mars) le Luxembourg réorganisait entièrement son système de santé et devait, en moins d'une semaine, rendre opérationnel ses quatre centres de soins avancés régionaux.
Un défi dépendant directement des personnels médicaux disponibles dans le contexte luxembourgeois très particulier. «Toute notre économie, tout notre secteur de la santé risquent de s'écrouler avec l'absence des frontaliers», avait avoué dès le 16 mars la ministre de la Santé. Paulette Lenert (LSAP) confirmait dans sa récente réponse à la question urgente de la députée Diane Adehm (CSV) que les spectres d'une «fermeture des frontières, respectivement la réquisition du personnel frontalier auraient abouti à une crise non gérable, de sorte que la constitution d'une large réserve sanitaire s'imposait».
Médecins, infirmiers et infirmiers gradués, kinésithérapeutes, podologues, ostéopathes, mais aussi étudiants du Lycée technique des professions de santé (LTPS), au final 1.489 résidents issus du secteur de la Santé dans son ensemble ont formé cette nouvelle «armée» de réservistes pour combattre le covid-19. Ils ont été engagés en CDD en tant qu'employés de l'Etat.
Le recrutement temporaire au sein de la réserve s'est officiellement achevé le 4 mai avec le retour aux activités médicales non urgentes dans les hôpitaux. Pas moins de 700 réservistes, travaillant en centres hospitaliers, dans les centres de soins avancés et en maisons de soins, étaient toujours mobilisés en date du 7 mai, fait savoir la ministre de la Santé. Un chiffre qui évolue quotidiennement.
Paulette Lenert révèle, au passage, que le coût total de ces contrats d'employés d'Etat «est estimé à 10,334 millions d'euros, charges patronales incluses». Pour disposer d'une réserve sanitaire activable à tout moment, des professionnels de la santé qui exercent de façon libérale, se sont vu proposer un CDD de 16 heures. Parallèlement, le ministère de la Santé a proposé des CDD variant entre 20 et 40 heures par semaine à des infirmiers, aides-soignants, étudiants en médecine et du LTPS mais aussi à des personnes sans activité professionnelle.
Le 3 mai 2020, avec l'aval du ministre de la Fonction publique, Marc Hansen (DP), Paulette Lenert a autorisé ces employés temporaires de l'Etat engagés pour enrayer la pandémie à exercer jusqu'au 29 mai 2020. Un vrai geste pour les étudiants du LTPS. De leur côté, les médecins attendent toujours les premiers versements. La CNS a promis jeudi d'accélérer le mouvement.
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