La rentrée sociale donne la fièvre à l'OGBL
La rentrée sociale donne la fièvre à l'OGBL
(pj avec Morgan Kuntzmann) D'ici au 13 octobre, et sa déclaration sur l'état de la Nation, Xavier Bettel ne compterait pas réunir autour de la table gouvernement, syndicats et patronat. Pourtant, aux yeux de l'OGBL, la situation économique du pays l'exigerait. Et le syndicat réuni en comité national n'a pas manqué d'appeler le Premier ministre luxembourgeois à revoir sa position au plus vite.
A l'heure où «les temps sont rudes», la présidente du 1er syndicat du pays n'a pas mâché ses mots. Et Nora Back d'insister encore et encore pour que la crise sanitaire du covid ne se transforme pas en désastre social dont les principales victimes seraient les salariés. Selon elle d'ailleurs : «Les ressources financières sont là, mais ne sont pas utilisées efficacement».
Alors aux grands maux les grands remèdes pour l'OGBL. Le syndicat a ainsi dévoilé son programme d'actions pour une sortie de crise. «Nous avons atteint un point où nous devons changer quelque chose.» Ce qui se traduit en cinq axes d'actions dont un des buts principaux reste que le moins de monde possible ne perde son poste dans les semaines et mois à venir. Sur ce point, le syndicat entend notamment que les entreprises jouent plus la carte du plan de maintien dans l'emploi que celle des plans sociaux. Guardian, ArcelorMittal, Luxemburger Wort : la liste des mauvais coups s'allonge pourtant dramatiquement ces derniers temps.
Réviser la loi sur le plan de maintien dans l'emploi pourrait donc constituer une priorité nationale. Tout comme le syndicat entend voir l'Etat non seulement augmenter de 10% le montant du salaire social minimum mais aussi revoir à la hausse les sommes dédiées aux allocations familiales. Celles-ci n'ont pas bougé depuis 2006, et l'OGBL estime qu'il est temps d'agir en les indexant notamment sur l'évolution de l'inflation. Nora Back pestant au passage sur le non-respect de l'accord conclu voilà six ans avec le gouvernement Bettel qui devait permettre l'adaptation des prestations au salaire médian constaté. «Nous en avons assez des promesses creuses.»
Nous voulons que le travail et le capital soient imposés de la même manière,
Nora Back, présidente de l'OGBL
Critiques également sur la politique Logement mise en oeuvre actuellement par le ministre Henri Kox (Déi Gréng). Pour l'OGBL, «le contingent de 10% de logements abordables dans les nouvelles constructions n'est pas suffisant» pour contrecarrer la spéculation immobilière. Aussi le syndicat entend participer au mouvement ''droit au logement pour tous'' à Luxembourg le 10 octobre prochain.
Pour le comité national, il est également l'heure de s'attaquer à la réforme fiscale pour établir un système «plus juste». «Nous voulons que le travail et le capital soient imposés de la même manière, ce n'est pas sorcier!», bout Nora Back. Rappelant au passage qu'après la crise économique de 2008, la population active avait dû payer plus d'impôts, pas question cette fois. «Nous avons aussi besoin d'un allègement supplémentaire dans les tranches d'imposition inférieures», sollicite le syndicat en vue de la réforme en préparation par le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP). La présidente soutient également la proposition d'un impôt sur la fortune.
Fortement sollicités, les comptes de la Sécurité sociale préoccupent également le syndicat. «La crise du covid a démontré plus que d'habitude qu'il est important d'avoir un système social fort», revendiquent Nora Back et les siens. L'assurance maladie et sociale a aidé le Luxembourg à amortir un peu mieux la crise sociale que d'autres Etats. Il est donc important d'en conforter le fonctionnement et les versements de cotisations.
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