La remise carburant a coûté 56 millions d'euros à l'Etat
La remise carburant a coûté 56 millions d'euros à l'Etat
Le tourisme à la pompe luxembourgeois a plus que jamais du plomb dans l'aile. Fin octobre, le Groupement Energie Mobilité Luxembourg (GEML) tirait la sonnette d'alarme, parlant de ventes de carburant «catastrophiques». Les différentes crises qui se succèdent-la pandémie de covid-19 puis la guerre en Ukraine- ont eu un impact retentissant sur les volumes de ventes de produits pétroliers au Luxembourg, comme le rappelait le président du GEML.
Pour tenter de juguler l'explosion des prix, le gouvernement a mis en place différentes aides, dont une remise de 7,5 centimes par litre de carburant. Entrée en vigueur le 13 avril dernier, elle a pris fin au 31 août. Dans une question parlementaire, le député Marc Goergen (Parti pirate) a souhaité connaître l'impact de cette mesure sur le budget de l'État.
La ministre de l'Environnement Joëlle Welfring (Déi Gréng) indique dans sa réponse que celle-ci a représenté un coût de «56 millions d'euros pour l'État». Le déficit budgétaire de cette remise carburant s'élève à 13,7 millions d'euros pour l'essence et à 42,3 millions d'euros pour le diesel.
Pas de coût supplémentaire
La ministre rappelle que cette remise carburant a été motivée par les décisions prises dans les pays voisins de mettre en place une ristourne sur l'essence et le diesel. «Sans cette mesure décidée par le gouvernement, les ventes auraient baissé encore davantage», indique la ministre de l'Environnement, qui souligne que cette remise carburant «était donc un compromis» qui n'a engagé aucun coût supplémentaire pour l'Etat.
Les critiques ont cependant fusé à la fin de l'été quand le gouvernement a annoncé qu'il ne prolongerait pas la remise plus tard que fin août. D'autant plus qu'au même moment, la France avait décidé d'augmenter sa ristourne de 18 centimes à 30 centimes par litre. Mais le ministre de l'Énergie Claude Turmes (déi Gréng) avait coupé court aux critiques: «Selon les dernières estimations, la perte de recettes fiscales attendue pour le Luxembourg, qui résultera de la réduction française, est du même ordre de grandeur que le coût qui surviendrait si des mesures similaires, comme celles en France, étaient introduites ici au Luxembourg», avait-il expliqué dans une réponse parlementaire. Étendre la mesure n'apportait donc pas d'avantage notable.
Soutenir les objectifs climatiques
Reste que les ristournes avantageuses mises en place dans les pays voisins ont engendré une perte de compétitivité énorme pour le secteur pétrolier au Luxembourg. Qui dit cependant vouloir soutenir les objectifs climatiques du gouvernement.
Le ministre de l'Énergie avait rappelé à l'époque que le tourisme à la pompe n'est désormais plus un objectif, mais que «le pays doit réduire ses émissions de CO2 de 55% d'ici à 2030. Cela comprend également la réduction progressive de la vente d'essence et de diesel.» Le but étant qu'à moyen terme, «moins de personnes de l'étranger viennent se ravitailler au Luxembourg, comme c'est le cas aujourd'hui».
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