La prévention au cœur de la lutte contre les drogues
La prévention au cœur de la lutte contre les drogues
(ER) - «Le plan d'action 2020–2024 s'articule sur deux piliers: la réduction de la demande et de l'offre.» Paulette Lenert (LSAP) a présenté ce lundi les grands axes de la stratégie nationale en matière d'addictions. Pour la ministre de la Santé, plus que jamais, la prévention est un élément capital dans le but de réduire la demande.
«Nous devons informer de façon objective et fiable sur l'usage de ces substances mais aussi les effets et conséquences potentielles», a rappelé la ministre pour qui «il est important de mettre un accent particulier sur les jeunes notamment en milieu scolaire».
L'autre levier sur lequel comptent intervenir les autorités visent à contrecarrer l'offre. La stratégie antidrogue de l'UE pour les années 2013-2020 a pour objectif de réduire drastiquement la disponibilité des drogues illicites. Dans ce contexte, une attention particulière sera accordée aux nouvelles technologies. Que ce soit dans la distribution ou la production, ces dernières jouent un rôle important.
Outre la prévention, une meilleure coordination entre les différents acteurs est essentielle dans la réussite de l'action. «La lutte antidrogue est une compétence partagée entre différents portefeuilles ministériels mais il n'existe pas de pouvoir décisionnel centralisé, il est d'une importance capitale de mettre en place des mécanismes de coordination», peut-on lire dans le rapport.
Mis sur pied pour la première fois il y a 20 ans, le plan d'action de lutte contre les drogues semble porter ses fruits. Si de nombreuses actions sont encore à l'agenda, le nombre de décès liés aux drogues illicites a diminué au Grand-Duché. Si en 2000, 26 personnes sont mortes à cause d'une surconsommation de drogues, le chiffre a été divisé par six en 2018.
Des offres telles que les salles d'injection et d'inhalation supervisées, le programme de traitement assisté à l'héroïne ou encore une couverture élevée des traitements de substitution ont certainement contribué à cette évolution. Le Luxembourg se situe d'ailleurs largement en dessous de la moyenne observée au sein de l'Union européenne.
Parmi ce plan d'action 2020-2024, outre l'extension du programme de traitement assisté à la diacétylmorphine, quelques projets de grande envergure se retrouvent dans les cartons comme la création d'un centre thérapeutique pour mineurs toxicodépendants, la décentralisation des offres de réduction des risques et dommages au niveau local et régional ou encore la mise sur pied d'un dispositif d'échange et de récupération de seringues pour usagers de drogues fonctionnant sept jours sur sept.
Au total, le plan 2020-2024 englobe quelque 80 mesures mises au point entre les différents acteurs de terrain et les ministères compétents. A l'instar de ses prédécesseurs, ce plan d'action gouvernemental sera également soumis à une évaluation externe finale.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
