La pandémie creuse les inégalités entre les élèves
La pandémie creuse les inégalités entre les élèves
S'ils sont étudiés tous les ans depuis 2014 par le Luxembourg centre for educational testing (Lucet) de l’Université de Luxembourg, les résultats des Épreuves standardisées (ÉpStan) ont bénéficié cette année d'une attention toute particulière. Leur analyse a permis entre autres de mesurer les effets de la pandémie sur les élèves du Grand-Duché et leurs parents.
L'étude a démontré que par rapport à 2019, les résultats des élèves aux ÉpStan restent globalement stables à tous les niveaux. À titre d'exemple, 89% des parents et écoliers disent avoir «bien» ou «plutôt bien» surmonté les défis de l'apprentissage. En revanche, les experts du Lucet soulignent que les inégalités ont été exacerbées par la crise.
Ainsi, si dans l'ensemble l'enseignement à domicile «a bien été géré par les élèves et les parents» sur cette période de pandémie, Antoine Fischbach note que cela concerne majoritairement des enfants bénéficiant de «circonstances favorables». Selon le directeur du Lucet, un contexte socio-économiquement favorisé, un type d’enseignement plus exigeant ou le fait de parler français ou allemand à la maison ont pu aider au bon déroulement du «schouldoheem».
A l'inverse, les élèves ne bénéficiant pas de ces avantages ont vu leur niveau se dégrader dans certaines matières. Si selon Antoine Fischbach les compétences «en compréhension orale en allemand» ont baissé dans toutes les familles interrogées, c'est plus particulièrement le cas pour les enfants issus de ménages socio-économiquement défavorisés. Ces derniers ont également obtenu de moins bons résultats que leurs camarades en compréhension écrite en allemand.
«Certains enfants n’ont pas parlé cette langue pendant six mois, c’est normal que leur niveau ait baissé», souligne le directeur du Lucet. Celui-ci recommande d'ailleurs que les élèves défavorisés reçoivent «un soutien plus différencié». Egalement présent à la conférence de presse, Claude Meisch (DP) a annoncé que les cours de remise à niveau de la «Summerschool» seraient à nouveau organisés pendant les deux semaines précédant la rentrée de septembre.
Le ministre de l'Education nationale s'est toutefois félicité que la crise sanitaire n'ait pas provoqué «de crise éducative». Le recteur de l'Uni, Stéphane Pallage, a quant à lui salué des résultats «plutôt formidables», qui démontrent «la résilience du système éducatif du pays».
«Nous savons tous que la crise n’est pas terminée et nous attendons les prochaines études dont nous suivrons avec attention les résultats», a nuancé Claude Meisch. A noter que l'étude des résultats de l'ÉpStan fournit un ensemble de données provenant de 25.000 élèves de l’enseignement fondamental et secondaire, de 15.000 parents d’élèves en fondamental et des données comparatives pour 160.000 élèves en fondamental et secondaire.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
