«La paix a un prix et nous sommes prêts à le payer»
«La paix a un prix et nous sommes prêts à le payer»
A la suite d'un Conseil de gouvernement ce lundi, le gouvernement a évoqué le conflit actuel en Ukraine. «S’il faut payer un prix, alors on est prêt à le faire», a annoncé Xavier Bettel (DP), évoquant par là les sanctions mises en place par les pays européens à l'égard de la Russie, notamment les sanctions financières et la fermeture de l'espace aérien.
«La Place financière est le fleuron de notre économie. Mais on ne peut pas dire qu'on n'a rien à voir avec ce qu'il se passe actuellement. Des sanctions sont mises en œuvre pour la paix. Et s'il faut en subir les conséquences, nous sommes prêts à le faire», a ainsi indiqué le Premier ministre. Il a également salué «les premiers entretiens de paix qui ont lieu aujourd'hui. Nous espérons que des résultats positifs aboutiront de ces entretiens».
Jusqu'à 4 millions de réfugiés
Le Grand-Duché, comme d'autres pays d'Europe, est prêt à accueillir des Ukrainiens fuyant le conflit dans leur pays. Jusqu'à 4 millions de personnes pourraient se réfugier en Europe avec cette guerre. «Dans ce contexte de solidarité, nous avons indiqué notre intérêt pour accueillir des réfugiés. Nous allons même aller au-delà des capacités annoncées», indique Xavier Bettel, qui a précisé que le Luxembourg comptait «assumer les responsabilités en tant qu'Union européenne et en tant que pays». Le Luxembourg a ainsi mis à disposition «1 million d'euros» pour soutenir l'accueil du flux des réfugiés venant d'Ukraine.
Le Premier ministre a expliqué que les Ukrainiens souhaitant se réfugier au Luxembourg seront accueillis le plus rapidement possible, grâce à l'activation de la directive de protection temporaire. Il s'agit d'un mécanisme qui permet d'accueillir ces personnes rapidement, sans prendre de mesures trop compliquées. Ils seront soumis à un régime d'attestations temporaires, qui leur permettra également de travailler sur le territoire. Xavier Bettel a par ailleurs indiqué que ce système allait être mis en place à l'échelle européenne.
Encore aucune demande officielle
Le Premier ministre a également été interrogé sur la demande de l'Ukraine d'intégrer l'Union européenne. A ce jour, aucune demande officielle n'a encore été transmise. «L'Union européenne risque de mettre en jeu sa solidarité si certains Etats bloquent cette demande. Mais il y a cependant des critères à respecter. Nous sommes pour que les Ukrainiens rejoignent l'Union européenne, si les critères sont remplis. Si on veut les changer, cela nécessite des traités. Cela ne peut pas se faire du jour au lendemain», estime Xavier Bettel.
Rappelons que le Luxembourg va fournir du matériel létal et non létal, un appui logistique et une contribution financière à l'Ukraine et renforcer le personnel militaire en Lituanie dans le cadre de la présence avancée renforcée de l’OTAN, a annoncé le ministre de la Défense François Bausch (Déi Gréng). Ainsi, l’armée fournira 100 armes antichars de type NLAW (Next Generation Light Anti-Tank Weapon) à l’armée ukrainienne. Par ailleurs, l’armée mettra à disposition de l’Ukraine des véhicules 4x4 de type Jeep Wrangler, de même que 15 tentes militaires.
En complément à la contribution financière que le Luxembourg fournit déjà à l’Ukraine via un fonds de l‘OTAN, le pays contribuera aussi aux mesures d’assistance financière de la Facilité européenne pour la paix (FEP), destinées à renforcer la résilience pour défendre la population civile et défendre la souveraineté de l'Ukraine.
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