La nouvelle loi-covid adoptée sans plébiscite
La nouvelle loi-covid adoptée sans plébiscite
Paulette Lenert l'avoue: l'exercice parlementaire lui pèse parfois. Et, jeudi, sans doute que la ministre de la Santé a-t-elle un peu regretté le temps de l'état d'urgence quand le gouvernement pouvait décider à son aise des mesures à prendre pour le pays. Car il s'en est fallu d'un rien pour que le dernier volet des décisions devant permettre de faire face à la «deuxième vague» virale ne passe qu'avec les seules voix de la majorité LSAP, DP, Déi Gréng. 4 votes contre (ADR), 23 abstentions (Déi Lénk et CSV) sur soixante députés à convaincre, la coalition a dû compter sur d'autres alliés pour aller au-delà de son propre camp.
Les voix de Sven Clement et Marc Goergen (Piraten) ont ainsi fait basculer plus encore le vote en faveur des modifications que le Premier ministre et la ministre de la Santé avaient proposées, dimanche. Un cran de sévérité en plus qui se traduira notamment, dès ce vendredi 24 juillet, par la limitation des rassemblements privés. «Plus dix, telle est la règle», voilà ce qu'il faut retenir pour les réunions de famille ou rendez-vous entre amis à la maison. Idem pour les regroupements dans l'espace public.
Le projet de loi 7634 approuvé prévoit aussi des amendes pour celles et ceux qui viendraient à ne pas respecter une mesure de confinement ou de quarantaine. La sanction pourrait aller de 25 à 500 euros. Mais sans cette menace financière, le gouvernement craint que les consignes signifiées (dans le cadre du tracing) ne soient pas suffisamment suivies. Et donc que le virus puisse continuer à circuler rapidement.
Pourtant, selon les dernières données du ministère de la Santé, la «mise à l'écart des personnes ayant eu un contact à haut risque avec un sujet dépisté positif au covid a permis de rompre des chaînes de contamination». La semaine passée, par exemple, 40% des nouveaux cas avaient ainsi été isolés préventivement avant même de connaître leur état de contaminé.
Bars, cafés et restaurant qui ne respectent pas les règles sont aussi visés par le nouveau texte en vigueur désormais. Si les amendes restent les mêmes en cas d'infraction constatée (non-port du masque en salle, trop de clients, fermeture après minuit... ), la possibilité d’une fermeture administrative de trois mois vient s'ajouter.
Les sanctions de 4.000€ (8.000 en cas de récidive) n'ayant pas suffisamment porté leurs fruits, le gouvernement y ajoute aussi la possible privation de toute aide publique pour les établissements qui auraient enfreint la loi. Au vu de la santé fragile de l'HORECA actuellement, la menace devrait faire réfléchir plus d'un patron de bistrot ou responsable de restaurant.
Enfin, il est désormais interdit aux clients des cafés et bars de consommer autrement qu'assis à table. Et tout oubli de port de masque durant les déplacements pourra faire l'objet d'une amende.
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