La ligne vers Metz, n°1 des retards et des suppressions
La ligne vers Metz, n°1 des retards et des suppressions
La ligne transfrontalière vers Thionville et Metz est la pire du réseau CFL. C'est ce qui ressort des statistiques sur les retards et les suppressions de trains sur le réseau CFL dévoilées ce jeudi par le ministère de la Mobilité.
Selon les chiffres donnés par François Bausch (déi Gréng) en réponse à une question du député Marc Goergen (Parti pirate), la ligne 90 (Luxembourg-Thionville-Metz-Nancy) enregistre depuis le mois de janvier 11,4% de retards. C'est deux fois plus que la plupart des lignes du réseau. En comparaison, sur la ligne 50, qui relie Luxembourg à la ville belge d'Arlon, seuls 2,7% des trains ont été en retard depuis le début de l'année. Il s'agit de la ligne la plus fiable du pays.
Les mois les plus compliqués sur le rail pour les usagers de la ligne 90 ont été ceux de septembre et d'octobre (respectivement 15,2% et 13,3% de trains en retard). Durant ces deux mois, les navetteurs ont dû composer avec des travaux, qui ont perturbé le trafic habituel des trains. Le mois de juillet a, lui aussi, été marqué par de nombreux retards, le chantier sur la ligne Luxembourg-Bettembourg ayant causé de nombreuses perturbations.
À noter que les CFL considèrent qu'un train est en retard après 6 minutes, selon une ligne directrice européenne. Le retard est mesuré au terminus du train pour le trafic intérieur et au point frontière pour les trains dont la gare se trouve à l’étranger.
4,3% de trains supprimés depuis janvier
Le constat n'est pas plus reluisant en ce qui concerne les suppressions de train. Si celles -ci ont été moins nombreuses que les retards, la ligne 90 fait là aussi figure de mauvaise élève du réseau CFL, avec un total de 4,3% de trains supprimés. C'est plus de quatre fois plus de suppressions que sur la ligne 30, qui relie Luxembourg à Trèves. La ligne 50 quant à elle a enregistré 2,8% de suppressions depuis janvier.
Les causes de ces suppressions sont nombreuses. 29% sont dues à des «causes externes», autrement dit de mauvaises conditions météorologiques par exemple ou des grèves. Suit ensuite la «non-disponibilité du matériel roulant» (25% des trains supprimés) qui regroupe les pannes sur les machines ou liées au système ERTMS. Le podium est complété par la «non-disponibilité des installations ferroviaires» (17%), c'est-à-dire des problèmes de télécommunications ou de barrières par exemple.
Comme le souligne le député Marc Goergen dans sa question, les plaintes pour des trains en retard ou supprimés émanant de navetteurs sont de plus en plus fréquentes, notamment sur cette fameuse ligne 90. Où cela n'est pas près de s'arranger à en croire le Corest (le comité régional des services de transport, ndlr), qui s'est déroulé ce mercredi. En effet, des travaux de renouvellement de voies ferrées entre Thionville et Zoufftgen sont annoncés jusqu’à fin mai 2023. Et à l’été 2024, un nouveau barrage est prévu à Bettembourg, avec des bus de substitution mis en place depuis… Thionville.
La SNCF dit être consciente des nombreux problèmes qui pourrissent le quotidien de trop nombreux navetteurs depuis des années et soulignent que tout devrait rentrer dans l'ordre à l'horizon... 2028-2030. Autrement dit, ce n'est pas encore demain la veille que la ligne 90 se retrouvera parmi les meilleurs élèves du réseau CFL...
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