La grogne dans l'Horeca peine à être canalisée
La grogne dans l'Horeca peine à être canalisée
Bien qu'ayant recueilli des milliers de soutiens enthousiastes sur les réseaux sociaux, la manifestation des acteurs de l'Horeca à Luxembourg-Ville n'aura finalement pas lieu. Non pas que les cafetiers et restaurateurs du pays aient subitement retrouvé un optimisme contagieux face à leur situation économique, au contraire. La raison se trouve plutôt dans l'engouement «excessif» suscité par cette idée.
«J'ai reçu l'autorisation officielle de manifester, mais j'ai décidé de l'annuler au vu de la teneur de nombreux messages publiés qui m'ont vraiment surpris, voire m'ont fait peur dans certains cas», indique Etienne-Jean Labarrère-Claverie. Si pour le créateur du groupe Facebook «Laissez-nous travailler» l'idée de base consistait à «mettre en place un mouvement destiné à trouver des solutions», elle a catalysé d'autres attentes.
Notamment celles «de militants anti-masque ou anti-vaccin qui n'ont rien à voir avec les revendications du secteur», détaille le chef qui «refuse d'assumer la responsabilité d'une manifestation qui aurait pu regrouper entre 2.000 et 2.500 personnes, dont potentiellement des personnes mal intentionnées». Une crainte déjà évoquée aussi bien par les représentants de l'Horeca, par Lex Delles (DP), ministre des Classes moyennes, ou certains patrons d'établissement.
Raison pour laquelle une nouvelle approche est en train de voir le jour. Celle de rechercher un échange direct avec Xavier Bettel (DP). «Je souhaite rencontrer le Premier ministre pour évoquer avec lui concrètement la situation de tout un secteur et de lui dire que nous sommes très proches d'un glissement vers quelque chose de tout à fait inutile», assure Giovanni Patri, créateur du groupe Facebook «Rescue Independents & Startups».
Référence à ce que celui qui souhaite devenir «médiateur» entre les mouvements de grogne nés sur les réseaux sociaux et le gouvernement qualifie de «ras-le-bol» de nombreux restaurateurs. Qui se traduirait par «des références quotidiennes à des intentions de se suicider» ou «de réels problèmes de santé mentale». Un thème que le gouvernement assure vouloir «surveiller de près». Et pour tenter de trouver une solution, «notamment sur la lenteur administrative dans le versement du chômage partiel ou le poids des charges alors que le secteur n'a plus de revenu», Giovanni Patri indique qu'il enverra une demande officielle de rencontre au Premier ministre «au plus tard jeudi matin».
Sauf qu'il n'est pas le seul à avoir la même idée. Etienne-Jean Labarrère-Claverie assure effectuer les mêmes démarches «afin d'être entendu, car il y a possibilité de trouver des arrangements». Une situation chaotique à laquelle s'est ajoutée, mercredi soir, l'introduction d'une nouvelle demande officielle de manifester auprès de la Ville de Luxembourg, pour le 21 janvier. Selon les dernières données du ministère des Classes moyennes, le gouvernement a versé à ce jour quelque 60 millions d'euros d'aide au secteur, dont plus de 35 millions d’euros d’aides financières non remboursables et environ 25 millions d’euros dans le contexte de l’avance remboursable.
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