La grippe pointe son virus au Luxembourg
La grippe pointe son virus au Luxembourg
Suite à l'apparition de six nouveaux cas de grippe saisonnière et virale au Luxembourg, entre le 16 au 22 décembre, le ministère de la Santé bat le rappel. «Le message que nous voulons faire passer est qu'il est encore temps de se faire vacciner afin de se protéger avant que la vague n'arrive vraiment», explique Monique Putz, du service communication du ministère.
Comme le précise le docteur Pierre Weicherding, médecin-chef à la division de l'Inspection sanitaire, ces six cas ont été recensés par le système Sentinelle du Laboratoire national de Santé (LNS). «A savoir chez une vingtaine de médecins sélectionnés à travers le pays et qui, face à des patients présentant des symptômes spécifiques comme des difficultés respiratoires, envoient leurs échantillons au LNS.»
Par extrapolation et d'expérience, le praticien estime que ces échantillons représentatifs correspondent à «quelques centaines de cas de grippe au Grand-Duché actuellement».
Les six nouveaux grippés repérés se répartissent en deux cas de virus AH1, deux autres de virus AH3 et deux de virus B. «Ce sont des virus classiques», commente le Dr Weicherding «et les souches des vaccins commandés sont correspondantes». Et cela même si, ajoute-t-il, «les vaccins sont produits et commandés longtemps à l'avance, sans certitude qu'ils "matchent" parfaitement avec les virus apparus».
Alors que le Luxembourg s'était retrouvé à court de vaccins antigrippaux l'hiver dernier dès le mois de décembre, et qu'Etienne Schneider (DP), le ministre de la Santé, avait clamé en juillet dernier vouloir «éviter que pareil scénario se reproduise», le ministère de la Santé a commandé cette fois «77.500 doses contre 75.000 l'an dernier».
Epidémie attendue mi-janvier
Dans le même temps, le nombre de fournisseurs de vaccins est, lui, passé d'un seul à trois. «Et il en reste encore beaucoup chez les grossistes», ajoute-t-on du côté de l'administration, alors que la campagne de sensibilisation à la vaccination a débuté en octobre.
Si les premiers cas d'influenza viennent donc d'apparaître au pays, il n'est toutefois pas encore question d'épidémie. Selon les chiffres du LNS, le taux de consultation avec syndrome grippal est actuellement de 1% des malades reçus en cabinet, contre un peu plus de 2% à pareille époque en 2018 (le seuil épidémiologique étant fixé à 2,57%). Mais un pic à 1,6% la première semaine de novembre avait pu faire craindre une attaque précoce du virus.
«Si l'on compare avec les années précédentes, le seuil épidémiologique devrait être atteint au cours de la première moitié de janvier 2020», s'avance le dr Weicherding, avec une vague d'absentéisme au travail en forte augmentation fin janvier et début février.
Comme le rappelle le ministère de la Santé, les vaccins spécifiques contre la grippe saisonnière sont «délivrés sous ordonnance en pharmacie et pris en charge à 100% par la Caisse nationale de santé pour les personnes âgées de 65 ans ou plus pendant l'année en cours ou bien pour les femmes enceintes, personnes souffrant de maladies chroniques du cœur, des reins, du poumon, de diabète ou de déficit immunitaire.»
L'immunité produite par le vaccin est déjà présente dans l'organisme quinze jours après l'injection et persiste pendant au moins six mois.
