La grippe met la fièvre au pays
La grippe met la fièvre au pays
(pj avec AFP) - Une grosse fièvre (plus de 39°C), des courbatures douloureuses, une forte fatigue : voilà qui sent la grippe. Rien d'étonnant, après que le début de saison a été déclaré le 27 décembre 2019, voilà la maladie active comme jamais. «C'est vrai que là, le pays est en pleine épidémie», commente prosaïquement le Dr Guillaume Fournier. Et le scientifique du Laboratoire national de santé (LNS) d'appuyer cet avis sur les données collectées via le réseau Sentinelle.
Médecins généralistes et pédiatres participant à ce dispositif national ont ainsi noté un bond de la propagation virale. Et si le seuil épidémiologique des 2,6% avait été atteint mi-janvier, voilà maintenant le taux de patients atteints dépassant les 7% des visites. «Jusqu'à présent, le Luxembourg avait été épargné. Mais là, on rattrape les chiffres de l'hiver dernier», analyse le spécialiste. Il est vrai que février constitue le plus souvent le seuil critique de l'épidémie.
Alors que l'attention se focalise sur le coronavirus venu de Chine, la grippe a donc bien fait son nid au Grand-Duché. «Il est toujours difficile d'analyser pourquoi la propagation est plus ou moins rapide. Les facteurs environnementaux favorisant la grippe sont encore mal compris. Mais l'air doux et humide a sans doute joué un rôle de frein cette année», avance le Dr Fournier. Reste que la transmission n'est pas à mesurer à l'échelle locale; le virus transitant d'un continent à l'autre au fil des mois.
Mercredi, la France a indiqué 22 personnes mortes de la grippe saisonnière depuis novembre dernier. Au Luxembourg, aucun chiffre de cet ordre ne circule. «Il est difficile de mesurer l'influence directe de la grippe sur les décès. On mesure plutôt une surmortalité lors du pic de grippe sur des organismes déjà fragilisés», indique le scientifique du LNS.
Hygiène et vaccination
Reste que voilà la grippe filant vers son pic saisonnier, et donc l'absentéisme à son top dans les écoles et les entreprises. Une épidémie forte, et c'est toute l'économie du pays qui tousse en fait. Même la Caisse nationale de maladie avait enregistré une progression des arrêts maladie en 2018, à la suite d'un épisode de grippe particulièrement féroce.
Que faire désormais que le virus a pris ses marques dans le pays? D'abord respecter les règles d'hygiène élémentaires: se laver régulièrement les mains au savon, tousser dans un mouchoir en papier ou dans le creux de son coude, bien aérer les pièces à vivre (bureaux compris).
Quant à la vaccination anti-grippe, elle n'est jamais trop tardive. D'autant que cette année, le risque de pénurie de vaccins n'est plus d'actualité. «Mais il faut bien savoir qu'un vaccin nécessite une quinzaine de jours pour que le corps produise ses défenses », rappelle le Dr Fournier.
Sans oublier que l'efficacité même du sérum va dépendre de la juste anticipation d'un panel de spécialistes. C'est en effet plusieurs mois à l'avance que la composition du vaccin est déterminée. «Pour cette année, les séquençages sont encore en cours pour analyser la pertinence de la composition», indique le scientifique. D'ici peu, les spécialistes de la santé sauront donc si les souches en circulation dans l'air correspondent aux prévisions.
