La forêt ne se porte pas mieux au Luxembourg
La forêt ne se porte pas mieux au Luxembourg
Les conséquences de la sécheresse observée tout au long de l'été 2022 sur les arbres du pays donnaient déjà un avant-goût assez alarmiste pour l'état des forêts. Ces dernières n'étaient pas très en forme au printemps, et la période estivale n'a fait qu'aggraver le phénomène.
C'est du moins ce qu'il ressort du dernier rapport phytosanitaire du ministère de l'Environnement, du Climat et du Développement durable. Pensé pour donner «une indication sur les tendances de l'état de santé des forêts au Luxembourg», cet inventaire est réalisé de façon récurrente depuis 1984 par l'administration de la nature et des forêts.
Basé sur «un réseau systématique de placettes d'échantillonnage à l'échelle nationale», il permet de monitorer l'impact du climat et de ses changements sur la nature. Et c’est peu dire que les calculs ne sont pas bons cette année.
Une détérioration par rapport à 2021
Alors que l'évolution climatique de 2021 avait été favorable à la forêt après trois années comparativement trop sèches et trop chaudes, le printemps 2022 aura finalement eu raison d'un début d'amélioration.
Le renouveau des feuilles a en effet très rapidement été perturbé par plusieurs semaines de sécheresse, qui ont été suivies d'un été exceptionnellement sec avec plusieurs périodes de canicule.
La détérioration a donc repris et les arbres déjà affaiblis ont continué à s’endommager. D'ailleurs, la proportion d'arbres forestiers classifiés de nettement endommagés à morts a augmenté de 10% par rapport à l'année 2021, tandis que la proportion d'arbres échantillons sans signes visibles de dommages a diminué pour sa part de 1%.
Toutes essences confondues, on constate durant l'été 2022 que:
- seuls 15,40% des arbres ne présentent pas de dommages (classe de dégâts: 0),
- 22,90% sont légèrement endommagés (classe de dégâts: 1),
- 61,70% des arbres sont nettement et/ou fortement endommagés (généralement dépérissants) voire morts (classe de dégâts : 2, 3 et 4).
Que l'on croit donc ou non en la réalité du changement climatique, le bilan est sans appel lorsque l'on compare ces données à celles relevées en 1984 avec la même méthode.
Une mutation de nos forêts se dessine
Comme l'avait notifié en août dernier Eike Jablonski, professeur au Lycée technique agricole, les experts locaux recherchent depuis quelques années déjà quelles espèces d'arbres mieux adaptées au changement climatique pourraient venir remplacer celles qui dépérissent de plus en plus année après année.
Car ce qui est certain, c'est que les forêts telles que nous les avons toujours connues sont vouées à disparaître si les températures estivales continuent de grimper et deviennent une tendance durable. L'intervention humaine est plus que jamais nécessaire pour préserver la nature.
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