La flambée des prix à la pompe révolte l'Union des consommateurs
La flambée des prix à la pompe révolte l'Union des consommateurs
Depuis ce jeudi 10 mars, un litre de gazole coûte désormais plus de deux euros. Du jamais-vu au Luxembourg. En une nuit, le diesel a augmenté de 38 centimes. En une semaine, la hausse se chiffre à 56 centimes. Une flambée qui ne se limite pas à ce seul carburant, mais touche l'ensemble des produits pétroliers. Ainsi, le litre de Super 95 est affiché à 1,89 euro le litre, tandis que le Super 98 pointe à 1,963 euro. Mazout de chauffage, gaz, c'est le secteur de l'énergie tout entier qui est à la hausse en ce début mars.
Une véritable explosion dénoncée par l'Union luxembourgeoise des consommateurs. Dans un communiqué publié ce jeudi, l'asbl dénonce «une impertinence flagrante pour tous les automobilistes, comme le prouvent les files de voitures devant les stations-service». Et l'association pointe précisément du doigt un acteur qu'elle juge inactif face à cette hausse des prix: le gouvernement.
L'exécutif avait pourtant annoncé le 28 février une série de mesures visant à compenser la flambée des prix, dont l'introduction d'une prime énergie pour les ayants droit à l'allocation vie chère, et la stabilisation des prix de l'électricité. Rien, en revanche, sur l'augmentation fulgurante des prix à la pompe, même si le ministre de l'Energie, Claude Turmes, avait assuré être «en train d'œuvrer d'arrache-pied pour travailler sur cet aspect aussi».
Une situation «intolérable»
Pour l'Union luxembourgeoise des consommateurs, ce n'est résolument pas assez. Dans un communiqué publié le 1er mars, l'asbl avait critiqué «l'insuffisance des mesures annoncées par le gouvernement pour contrôler les prix du gaz et de l'électricité», et souligné «l'inaction» de l'exécutif concernant le prix des carburants. «De l'avis de l'ULC, il s'agit d'une situation intolérable. L'ULC exige donc une action immédiate en réduisant les accises sur les produits concernés», poursuit l'association dans son communiqué.
Les accises sur les carburants ont en effet augmenté début janvier, passant de 516,31 à 527,15 euros les 1.000 litres pour l'essence, tandis que celles sur le diesel sont fixées à 416,54 contre 404,42 euros en décembre 2021. La TVA, fixée à 17%, qui s'applique sur les accises, s'ajoute à l'addition des taxes et accises, qui comprend également la taxe carbone, qui a elle aussi augmenté en janvier. Une situation «inacceptable» pour l'ULC, en particulier «si l'on y ajoute les vagues d'inflation à prévoir au cours des prochains mois».
Car les prix des carburants ne sont pas les seuls à flamber, ceux de l'alimentation ont également connu une hausse mensuelle, même si cette dernière est plus limitée (+0,7%), comme le révèle le dernier rapport du Statec. Pour les ménages à faibles revenus, cette perte de pouvoir d'achat est d'autant plus importante, alerte l'asbl, qui «s'indigne que le gouvernement luxembourgeois [y] assiste presque inactivement».
L'asbl demande donc des mesures supplémentaires à la réduction des accises, comme le plafonnement des prix du gaz naturel et de l'électricité, mais également «au moins un gel de la taxe sur le CO2» voire sa suspension temporaire jugée «encore meilleure». Si l'UCL est inquiète pour les ménages luxembourgeois, elle craint également une série de faillites chez les entreprises «qui sont de plus en plus en difficulté».
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