La deuxième vague d'infections attendue de pied ferme
La deuxième vague d'infections attendue de pied ferme
(Jmh avec Jacques Ganser) - Que ce soit au Kirchberg (Luxexpo the Box), à Belval (Rockhal), à Ettelbruck (Däichhal) ou à Grevenmacher (Centre culturel), les centres de soins avancés (CSA) ne tournent plus à plein régime. Opérationnels depuis le 28 mars, ces structures vouées à désengorger les urgences des hôpitaux et les cabinets médicaux de patients infectés par le covid-19 enregistrent désormais «un afflux ralenti», reconnaît le Dr Pierre Hertz, directeur des quatre centres.
Si ce dernier estime que les CSA ont «rempli leur rôle» en permettant une première prise en charge sanitaire dans les premières semaines, il évoque désormais une fréquentation non seulement moindre ces derniers jours, mais également «très irrégulièrement répartie». En lien direct avec la tendance actuelle à la baisse des nouvelles infections enregistrées.
«Nous n'avons eu que quelque 70 personnes dans les quatre centres ce week-end», assure le Dr Hertz qui ne peut expliquer les raisons précises pour lesquelles le CSA installé au Kirchberg, par exemple, sera fortement fréquenté un jour et beaucoup moins le lendemain. Seule tendance observée depuis le début de la semaine, l'afflux plus important enregistré sur le site de la Rockhal qui serait lié à la reprise de l'activité au sein du secteur de la construction.
«Cela peut être lié au fait que de nombreux entrepreneurs ont envoyé leur personnel faire des tests, ou encore au fait que les employés qui hésitaient à reprendre le travail se sont présentés à l'examen», estime le responsable sanitaire sans toutefois avancer de chiffres de fréquentation. Mais ce dernier d'indiquer tout de même que «de nombreuses personnes» qui transitent par les CSA présentent des symptômes du covid-19.
Ces dernières sont alors orientées vers les services dédiés au sein des hôpitaux les plus proches. Les autres patients, atteints d'autres maladies, sont généralement envoyés aux urgences. Face à cette baisse globale de l'activité, l'option d'une ouverture plus réduite pour les prochains jours est envisagée, comme c'est le cas à Grevenmacher où le centre n'ouvre plus ses portes qu'entre 10h et 18h, contre un dispositif actif entre 8h et 20h ailleurs.
Même si l'hypothèse d'une fermeture complète du CSA de l'Est du pays, moins fréquenté que les trois autres, n'est pas à l'ordre du jour, la question de la réactivation à plein régime est analysée. «Dans les 10 à 14 jours à venir, nous devrions assister à une nouvelle hausse des cas d'infection en raison de la reprise d'une partie de l'activité économique, la fameuse deuxième vague», affirme le Dr Hertz. Raison pour laquelle ce dernier estime que «même si nous devions être amenés à fermer un centre, nous devrions être en mesure de le rouvrir dans un délai très court».
Interrogé sur la gestion de la pandémie, notamment en comparaison de nos voisins belges et français, le responsable des CSA estime que« le taux relativement faible d'infection» enregistré au Grand-Duché s'explique avant tout par «la discipline des citoyens» mais aussi par «la décision très précoce» de mise en place du confinement. Se disant «positivement surpris que cette première vague ait abouti à des taux d'infection comparativement faibles», le Dr Hertz affirme cependant que «c'était une question de quelques jours».
Prenant l'exemple des structures sanitaires mises en place de l'autre côté des frontières, comme à Thionville installée il y a deux semaines, le responsable luxembourgeois juge non seulement que le pays «a fait ce qu'il fallait» mais aussi qu'il est équipé d'«un instrument puissant pour se préparer à une éventuelle deuxième vague».
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