La défense de Flavio Becca passe à l'offensive
La défense de Flavio Becca passe à l'offensive
(Jmh avec Marc Hobscheid) - Après avoir été entendu à la barre la semaine dernière, le procès pour blanchiment d'argent de Flavio Becca est passé mardi à une nouvelle phase. Celle du plaidoyer de la défense. Avant la très attendue prise de parole de Me Hervé Temime, l'avocat des puissants en France, c'est Me Arsène Kronshagen qui est monté le premier au créneau pour défendre l'homme d'affaires. Avec un objectif: démontrer que son client était jugé à tort.
Arguant notamment que la dissimulation, élément constitutif du détournement de fonds, était «totalement absente dans ce dossier», puisque les 842 montres au centre du procès étaient enregistrées dans le bilan des sociétés, l'avocat s'est étonné de certains délais. Notamment celui qui a couru entre la plainte de l'administration fiscale et le début de l'enquête. Un an s'était en effet écoulé entre les deux événements.
Une première salve renforcée par Me Temime. Avec une défense centrée sur la personnalité de son client, l'avocat pénaliste français n'a pas hésité à jouer la contradiction. Présentant Flavio Becca comme «un homme qui a obtenu le succès professionnel en partant de rien car il n'a pas eu peur de prendre des risques», le ténor du barreau assure que l'achat des 842 montres au centre de cette affaire ne répondait pas à ce critère «puisque ces dernières allaient voir leur valeur soit augmenter, soit stagner au pire».
Autrement dit, un investissement sans risque, même de la part d'une personnalité aux «actions inhabituelles et démodées». Raison pour laquelle l'avocat regrette le choix de la police judiciaire de ne pas avoir fait réaliser d'expertise des montres. Un élément qui aurait démontré, selon la défense, que l'achat de 319 d'entre elles constituait un avantage pour la société Promobe Finance SPF. «En France, je plaiderais coupable», lance Me Temime en référence au fait que dans l'Hexagone, les sociétés ne sont pas autorisées à faire des prêts à leurs actionnaires.
Manière pour lui de rappeler que cette pratique est autorisée au Luxembourg. Raison pour laquelle Flavio Becca aurait réalisé ces achats, pour une valeur totale de quelque 18 millions d'euros, au travers d'un compte baptisé «Associés» qui versait les fonds à une filiale de Promobe Finance SPF basée à Hong Kong. Me Temime a donc plaidé la relaxe. Le procès se poursuit ce mercredi.
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