«La crise de l'habitat menace la paix sociale»
«La crise de l'habitat menace la paix sociale»
Priorité des résidents selon le dernier Politmonitor réalisé par TNS-Ilres en octobre dernier, la question immobilière est plus que jamais d'actualité au pays. Cette dernière se caractérise notamment par une forte hausse des prix du marché depuis quelques années.
Selon Eurostat, les ménages du pays ont consacré en moyenne 24,2% de leur budget au logement en 2018. Un constat partagé par de nombreux acteurs du secteur où chacun tente d'apporter ses solutions à cette problématique.
Si le gouvernement s'est engagé à débloquer près de 137 millions dans le cadre d'un Fonds spécial du logement, tout le monde s'accorde pour dire que cette proposition ne permettra pas de résoudre ce problème. C'est le cas notamment de la Chambre des salariés (CSL) qui propose trois pistes de réflexion: la lutte contre la spéculation, améliorer l'offre de logement locatif et des aides financières plus sociales.
«Mobiliser les leviers nécessaires»
Pour tenter de réduire le manque de logements disponibles à des prix raisonnables, la CSL place la lutte contre la spéculation parmi ses priorités. Référence directe à la réforme fiscale sur laquelle planche le gouvernement. «La révision de l'impôt foncier et une fiscalité plus importante sur les plus-values immobilières constituent des pistes à explorer.»
Si l'Etat tente d'acquérir de plus en plus de terrains à bâtir pour la construction de logements sociaux, la CSL attend de lui qu'il lutte contre les terrains inoccupés et renforce la constitution d'une réserve foncière publique «substantielle». Un défi difficile à relever quand 65% de ces terrains restent entre les mains de particuliers et 19% à des sociétés privées.
La CSL prône également un élargissement du logement locatif. Augmenter l'offre de l'habitat social, plafonner les loyers ou encore réduire le montant de la garantie locative sont des pistes à suivre. Parallèlement à ces mesures, la CSL souhaite rendre les aides financières plus sociales.
Le politique est aussi mis devant ses responsabilités, la CSL regrette le manque d'ambitions du gouvernement en matière de logement. Alors que le budget de ce ministère se chiffre à 236.829.683 euros pour 2020, soit 1,15% du montant global, on est bien loin des 13,21% du ministère de l'Education nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse. Alors que la situation devient de plus en préoccupante, le budget n'a augmenté que de 2,7% entre 2019 et 2020 alors que la moyenne de l'ensemble des ministères affiche une hausse de 9,2%.
Pour la CSL, il est plus que temps que le gouvernement assume son engagement de «créer davantage de logements abordables». L'explosion des prix de l'immobilier risque de provoquer une grave crise sociale. Il est donc grand temps que les institutions publiques «mobilisent les leviers nécessaires» afin d'intervenir sur ce fléau qui menace à terme «la cohésion et la paix sociales».
