La Cour des comptes met son nez dans le LST
La Cour des comptes met son nez dans le LST
Une, deux et maintenant trois phases. Depuis le début de cette épidémie au long cours, le gouvernement aura à deux reprises renouvelé le contrat attribué dans le cadre du Large Scale Testing (LST). Et depuis mai 2020, et le lancement du dispositif, les mêmes partenaires auront obtenu les faveurs du Luxembourg pour mener à bien cette opération. D'où un doute à lever pour la commission du contrôle de l'exécution budgétaire : ce contrat respecte-t-il bien les exigences en vigueur.
Après tout, il est question d'argent public. Et même si la santé n'a pas de prix, elle a un coût qui, pour cette opération du LST, approche les 2,2 millions d'euros par semaine (près de 160 millions au total). «Aussi, avons-nous décidé d'éditer un ensemble d'interrogations pour orienter les recherches de la Cour des comptes sur ce marché public», indique Diane Adehm (CSV), présidente de ladite commission.
Pas tant que les députés doutent de la réalité du dispositif ou du travail mené par quelque 160 personnes sur le terrain, mais plutôt de la base légale d'une pareille mesure, du cahier des charges instauré, des critères établis pour la sélection des entreprises retenues et des modalités de financement. «Il y a aussi un fait qui nous interpelle : le haut-commissariat à la protection nationale aurait acheté des tests, accessoires mis à disposition du Luxembourg Institute of health (LIH) qui lui les aurait offerts à Ecolog, un des partenaires privés de cette opération. Ce serait des choses qui ne se font pas», note Diane Adehm.
Et la présidente comptait bien sur ses collègues pour élargir les sujets sur lesquels la Cour des comptes devait se pencher. Mais la plupart n'ont pas travaillé leur copie durant ces congés de Pentecôte... Ou, plus diplomatiquement parlant, «ont invoqué le fait qu'ils n'avaient pas pu discuter de cette problématique avec leur fraction pour demander un report». A croire que d'aucuns cherchent à traîner des pieds.
La présidente d'opposition n'a guère apprécié l'argument, mais elle devra patienter encore avant de remettre un questionnaire plus complet à la Cour des comptes. «Le 21 juin, cela devrait être chose faite», espère Diane Adehm.
A cette même date d'ailleurs, la commission de l'exécution budgétaire évoquera aussi l'interpellation de l'organe de contrôle sur une autre préoccupation : comment la douzaine d'établissements hospitaliers du pays gèrent l'argent public qui leur est adressé. Ils auraient actuellement près de 240 millions d'euros de réserves. Est-ce bien nécessaire et d'où provient cette cagnotte?
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