La Commission nationale d'éthique contre l'avis des experts
La Commission nationale d'éthique contre l'avis des experts
(m. m. avec Susy MARTIN) - Les personnes âgées de plus de 50 ans et le personnel soignant devront se faire vacciner. Tel en a décidé le gouvernement la semaine dernière, se retranchant derrière l'avis des experts, qui avaient préconisé l'obligation vaccinale pour ces deux groupes.
La Commission nationale d'éthique a elle aussi remis un avis au sujet de l'obligation vaccinale, dans le cadre de ces débats. Cette dernière est contre la proposition des experts qui recommandent la vaccination obligatoire pour les personnes de plus de 50 ans et pour les professionnels de santé et autres professions qui entrent en contact avec des personnes vulnérables.
Dans son avis, la Commission souligne que s'il existe une « obligation », celle-ci ne peut relever de la responsabilité d'un seul groupe. Le fait de restreindre la mesure aux personnes de plus de 50 ans «affaiblit la solidarité entre les générations», estime l'organisme.
Le comité d'éthique ajoute que les personnes n'appartenant pas au groupe soumis à l'obligation de vaccination peuvent, avec cette obligation partielle, être moins motivées à se faire vacciner voire à respecter les mesures sanitaires.
Aussi pour les frontaliers
La Commission nationale d'éthique rappelle que, même si le risque de maladie grave pour les moins de 50 ans est moindre, les effets du «long-covid» sur les plus jeunes ne peuvent être ignorés.
En ce qui concerne les cas transfrontaliers, la Commission est d'avis que la vaccination obligatoire ne peut être limitée aux résidents, mais doit être étendue aux personnes vivant de l'autre côté de la frontière mais travaillant au Grand-Duché. Un système 2G sur le lieu de travail serait un moyen d'obliger les frontaliers à se faire vacciner.
L'organisme estime également que de longs mois ont été perdus dans la discussion. Il ne s'agit pas ici d'un reproche, dit la Commission nationale d'éthique, mais d'une leçon à retenir. «Les décisions du gouvernement et du Parlement devront prendre en compte les risques que le coronavirus fait courir à la société dans les mois à venir, notamment en automne prochain. Une obligation vaccinale éventuelle ne se justifie donc pas par l’actuelle vague Omicron à laquelle rien ne permet plus d’échapper, mais par une gestion des risques futurs.»
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