La Chambre des salariés remet en cause la fiscalité
La Chambre des salariés remet en cause la fiscalité
(pj avec Marc Hoscheid) La présidente de la Chambre des salariés a débuté l'année tambour battant. Et à l'occasion, des vœux de son institution, celle qui vient aussi de prendre la tête du syndicat OGBL n'a pas manqué l'occasion de hausser le ton face à un parterre de décideurs, d'élus, de ministres et même du Premier ministre. Les yeux dans les yeux de Xavier Bettel (DP), Nora Back a insisté : «Il est scandaleux qu'en tant que pays riche, nous ayons un risque croissant de pauvreté».
Pour la présidente de la CSL, alors que le Luxembourg connaît une des plus fortes croissances économiques d'Europe, la réforme fiscale doit donc être un outil de réduction des inégalités, rapporte le Luxemburger Wort. Ainsi, petits et moyens revenus devraient voir leur barème d'imposition diminuer, selon elle. A contrario, le ministre des Finances Gramegna serait bien avisé de réviser aussi l'impôt des entreprises. Une chose est sûre : la réforme fiscale sera observée de près.
De nouveaux axes de fiscalité
Plus de moyens financier pourraient être trouvés en orientant mieux les taxes vers les nouvelles formes de production comme la numérisation ou retenir plus de critères environnementaux, sur un principe pollueur-payeur.
Pour 2020, la Chambre des salariés entend également être attentive aux questions liées au marché immobilier. Première préoccupation nationale, l'accès au logement doit être facilité et la lutte contre la spéculation une priorité. Et Nora Back de relever notamment la faible part de terrains constructibles appartenant à des aménageurs publics, à peine 15%.
Agir sur l'immobilier
Quand 65% de ces terrains restent entre les mains de particuliers et 19% à des sociétés privées, il semble difficile pour l'Etat d'agir sans se donner plus de moyens. Le Fonds, lancé par Henri Kox dans le cadre du Pacte Logement 2.0, pourrait être un levier d'action. Mais il en faut d'autres, plaide la CSL. «On ne peut accepter plus longtemps que les uns se saignent pour se loger pendant que quelques autres s'enrichissent constamment».
Avant de céder la parole à Xavier Bettel (DP), la représentante de la Chambre des salariés l'a sollicité pour que son gouvernement se penche sur une diminution du temps de travail.
Mais après l'octroi d'un 26e jour de congés payés, l'an dernier, et d'un jour férié, le Premier ministre et son équipe paraissent plus que réservés sur une baisse du nombre d'heures hebdomadaires de travail. Et cela même si de plus en plus de salariés se plaignent de ne plus pouvoir concilier vie professionnelle et vie privée.
Sans prendre ombrage de l'ensemble des pics adressés, le Premier ministre s'est félicité de la présence de plusieurs représentants des employeurs. Après le conflit 2019 autour du Comité permanent du travail et de l'emploi, entre patronat et syndicats, le chef du gouvernement a rappelé combien le dialogue social était et reste l'une des priorités. Clin d'œil appuyé à la tripartite malmenée ces derniers mois. Mais il ne suffit pas de s'écouter, il faut aussi échanger des idées et chercher ensemble des solutions, a rappelé Xavier Bettel.
Parmi les dossiers sur la table, le télétravail constituera un des axes d'action du gouvernement l'an prochain. Ne serait-ce que pour tenter de réduire les embouteillages routiers. Le Luxembourg poursuit donc sa réflexion en interne, notamment avec l'extension de cette mesure à plus de fonctionnaires. Le pays réfléchit aussi avec ses voisins belges, français et allemands pour rechercher des solutions.
