La Chambre des métiers approuve le recours à la dette
La Chambre des métiers approuve le recours à la dette
Difficile pour Tom Oberweis de faire le difficile en analysant la proposition de budget de l'Etat 2021. Les chiffres avancés par le ministre des Finances portent en effet le sceau de la crise covid et des aides accordées. Aussi, le président de la Chambre des métiers ne pouvait-il, ce mercredi, que saluer les efforts actuels et à venir du gouvernement pour soutenir le tissu artisanal du pays. Mais quelques critiques apparaissent dans le discours à l'heure de présenter l'avis de la Chambre sur le budget.
Des reproches qui, forcément, ne concernent pas les récentes prolongations d'aides annoncées. Chômage partiel, Fonds de relance et de solidarité ou instauration d’une nouvelle aide couvrant une vaste partie des coûts fixes des entreprises fortement impactées par la crise sont même «saluées», comme il se doit. Même approbation concernant le niveau du déficit annoncé pour l'an prochain. «Préoccupant» (puisqu’il est cinq fois plus important que pendant la crise de 2008) mais «parfaitement justifié».
Car, dans le contexte de crise, il est important aux yeux de la Chambre des métiers que l’État réalise «son ambitieux programme d’investissement». Cela pour soutenir la demande dans l'immédiat, et préparer l'«économie plus durable de demain».
Parallèlement, Tom Oberweis et son comité repoussent l'idée d’une politique d’austérité recherchant un rétablissement rapide de l’équilibre des finances publiques. Même si, à moyen terme, il faudra que l'Etat consolide à nouveau les finances publiques; exercice qui aurait été plus facile «si le gouvernement avait réalisé davantage de réserves ou diminué la dette de manière progressive pendant les années à forte croissance».
Au rang des satisfactions, le monde artisanal salue également les mesures fiscales comme celles liées à la rénovation énergétique. Tout comme l’introduction à venir en 2021 d’une taxe CO2 ne le dérange pas. Enfin, «à condition qu’il existe pour les entreprises des solutions alternatives».
Par contre, sur la question du logement, la Chambre des Métiers grimace à constater les mesures prises ou envisagées. Selon elle, les mesures fiscales sur le logement «ne permettront pas de diminuer les tensions actuelles sur le marché immobilier résidentiel». Et de tacler au passage la ligne suivie par le ministre Henri Kox (Déi Gréng) qui s’illusionnerait «que les pouvoirs publics pourraient à eux seuls maîtriser le défi de la création de logements abordables de qualité et en quantité». Les représentants de l'artisanat estiment qu'aux efforts du secteur public pourraient s'ajouter ceux du secteur privé.
Dans le projet de budget 2021, la Chambre des métiers constate également un manque de soutiens à la transition énergétique. Difficile dans ce cadre de tenir les buts annoncés, même si le gouvernement ne cesse d'affirmer son ambition notamment dans la mobilité électrique ou le déploiement des énergies renouvelables.
«Sans la mise à disposition de moyens adéquats à l’ensemble de la société luxembourgeoise, la Chambre des métiers émet de forts doutes quant à la possibilité d’atteindre les objectifs», tranche-t-elle.
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